Bring up the bodies est la suite de
Wolf Hall, biographie historique romancée de la vie de Thomas Cromwell.
une citation figure avant le premier chapitre:
- Citation :
- Am I not a man like other men? Am I not? Am I not? Henry VIII à Eustace Chapuys, ambasseur impérial
Le roman commence par une scène de chasse, deux mois après la fin de
Wolf Hall, Cromwell a nommé ses faucons au noms de ses filles défuntes.
- Citation :
- His children were falling from the sky
Souhaitant s’éloigner de Whitehall, le roi, accompagné de plusieurs ducs et de Cromwell se rendent dans la maison des Seymour :
Wolf Hall, où il fait vraiment connaissance de Jane Seymour, que Cromwell connait déjà car elle a été brièvement une demoiselle d’honneur très silencieuse (mais pas forcément sotte) d’Anne Boleyn.
Le constraste est très marqué entre Anne Boleyn et Jane Seymour
- Citation :
- She is very plain. What does Henry see in her?'"
"He thinks she's stupid. He finds it restful.”
Bring up the bodies raconte l’ascension irrésistible de Thomas Cromwell, et la chute tout aussi irrésistible d’Anne Boleyn, dont Cromwell est l’un des principaux artisans.
J’ai trouvé que l’auteur était vraiment très juste dans son évocation du comportement d’Anne Boleyn dans cette seconde partie de sa trilogie. Anne Boleyn , qui au début ne doute pas de mettre au monde un prince tant attendu, devient peu à peu nerveuse, impétueuse et parfois irréfléchie (se faire un ennemi de Cromwell , quelle mauvaise idée…) et voulant s’en prendre directement à Catherine d’Aragon et à sa fille Mary.
Anne Boleyn est épiée de tous, dans l'espoir d'une grossesse. L'ambiance autour du couple royale est pesante, et la relation entre eux se détériore.
L'auteur montre comment le roi s'éloigne d'elle, ce qui a des répercussions enormes sur elle.
S’entourant de sa cour et de ses demoiselles d’honneur, elle s’éloigne du roi sans s’en rendre compte, qui ne pense plus qu’à Jane Seymour. Celle-ci est d’ailleurs présentée sous un aspect assez positif.
La partie la plus importante de ce roman est bien sur l’arrestation et l’interrogatoire des supposés amants d’Anne Boleyn par Cromwell. Il est très intéressant de comprendre que Thomas Cromwell ne croit pas nécessairement aux allégations d’infidélités et d’inceste de la reine, cela n’a aucune importance pour lui.
Les rumeurs d'inconduites, même si ce ne sont que des rumeurs sans fondements et sans preuve, suffisent à mettre en route le processus qui entrainera la mort de la reine, de son frère et de plusieurs hommes de sa cour
Il fait ce qui est exigé de lui par le roi, qui, déjà dans ce livre, n’est plus le prince amoureux, intelligent et lettré du début, mais un roi devenu paranoïaque, sanguin et impatient.
L’interrogatoire de Mark Smeaton, musicien de la reine, est tout en virtuosité (l’auteur prend le parti de démontrer qu’il n’a jamais été torturé). Les confessions de Lady Rochford, belle sœur du roi, font froid dans le dos et Cromwell s'avoue en lui-même qu'il n'oubliera pas ce qu'elle lui a dit sur son mari.
Bring up the bodies, est une phrase prononcée lors du procès des supposés amants d’Anne Boleyn, demandant à ce qu’ils apparaissent devant le tribunal. Ce qui laisse peu d’espérance pour un procès équitable...
La fin de la vie d’Anne Boleyn est émouvante et très bien décrite.
Lors de son arrestation, pour l’emmener à la tour de Londres, Cromwell regrette à un moment d’avoir amené Lord Kingston, lord constable de la tour de Londres, le chancellier Audley dit alors à Cromwell :
- Citation :
- Don’t you think, master secretary, that you’re fightening enough on you own account ?
Ce roman met en avant la famille Seymour, qui va très bientôt prendre la place de la famille Boleyn.
D'ailleurs, la description des hommes Boleyn (frère et père d'Anne et de Mary) fait froid dans le dos tant l'ambition forcenée de ceux-ci se fait au dépend d'Anne et de sa soeur.
Les Seymours apparaissent aussi comme très ambitieux, et l'intérêt de
Bring up the bodies est justement de montrer un portrait intéressant de Jane Seymour qui n'est pas aussi idiote que le pense sa famille. Jane Seymour était déjà un personnage mineur mais non dénué d'intérêt dans
Wolf HallConnaissez vous ces deux romans?