Toni Morrison - "Home", "Beloved" et autres romans

Je viens de finir Un don, de Morrison, et encore une fois, je n'ai rien compris et detesté le style de va et vient vers le passé-présent.
Insupportable.

Damien, Shakespeare aussi, réfléchissait beaucoup à son style, ce n'est pas pour cela que son style est agréable à lire..

MissFairlie a écrit:

Je viens de finir Un don, de Morrison, et encore une fois, je n'ai rien compris et detesté le style de va et vient vers le passé-présent.
Insupportable.

Au début j'ai eu du mal à comprendre l'histoire. Le schéma que mettait en place Toni Morrison, ce mélange de passé et présent m'a moi aussi perturbée. Et puis une fois que j'ai été dans le roman, j'ai apprécié ma lecture. Je trouve ce roman émouvant.

Emjy : ta critique me donne vraiment envie de lire Home, le roman me fait de l’œil dans ma PAL, je vais le commencer d'ici quelques jours !

J'ai terminé Home hier. J'ai trouvé ce roman superbe. Il est court mais fort. Les thèmes abordés et les différents portraits de personnages m'ont beaucoup plu. Je trouve le tout très bien construit.

Super pour ta lecture de Home!
On y trouve des va et viens entre passé et présent? ( car si c'est le cas, je n'y toucherais pas :face: )

MissFairlie a écrit:

Super pour ta lecture de Home!
On y trouve des va et viens entre passé et présent? ( car si c'est le cas, je n'y toucherais pas :face: )

Il y en a mais ce n'est pas du tout perturbant. C'est très clair.

Je viens de terminer Délivrances de Toni Morrisson, roman que j'ai trouvé très bien écrit et d'une justesse.



Comme toujours c'est un régal de lire de Toni Morrisson, la structure du roman est bien différente de celle de Home, on suit Bride, une beauté black à la peau bleue noire, une "Beyonce" quelque part, une présence physique forte, j'ai bien aimé le coté girly de ce personnage.


Dans une quête étonnante, une quête amoureuse mais pas uniquement, plusieurs personnages vont se succéder dans ce récit, comme toujours Toni Morrission écrit avec une bienveillante tolérance je crois bien que je ne pourrai jamais me lasser de la lire.

Volontairement, je ne vous livre pas le cœur du sujet de ce roman, j'ai vraiment trouvé intéressant de le découvrir à travers tous les personnages. Assurément un sacré coup de cœur pour ce petit livre

J'ai fini il y a quelques jours "L'oeil le plus bleu" ("the bluest eye") qui marque mon entrée dans l'univers de Toni Morrison.


C'est le premier livre qu'elle a écrit, en 1970, et c'est une véritable claque.  
Nous sommes en 1941, dans la ville de Lorain dans l'Etat de l'Ohio et la Dépression bat son plein.
L'histoire est racontée par différents narrateurs pour dépeindre quelques années de la vie de Pecola, petite fille noire de 10-11 ans qui se trouve laide, ainsi que celle, avant cela, de ses parents.
Pecola rêve d'avoir les yeux bleus. On devine par là qu'elle n'a pas une vie très drôle, évidemment.
Sur fond de misère sociale, maltraitance à l'école, violence physique et mentale entre blancs, métis, noirs, et tout ce que l'on peut facilement imaginer comme souffrance et abus, ce livre m'a littéralement secoué les tripes.
Le style, un peu spécial au début, nous envahit graduellement, monte en intensité froidement et ne nous lâche plus.
Toni Morrison sait raconter sans pour autant faire un spectacle de ce qui a de pire, et c'est là probablement qu'elle parvient à nous captiver et que nait l'émotion.
"L'oeil le plus bleu" est l'un des livres les plus tristes que j'ai jamais lu et qui laisse une empreinte.

Je l'ai lu en français, plus confortable, mais j'essaierai de lire Toni Morrison en V.O car c'est sur que je ne vais pas m'en arrêter là. J'ai survolé les autres posts pour ne pas me spoiler , j'ai "Beloved" dans ma PAL, je continuerai peut être avec celui là. Qu'en pensez vous?

Récitatif sort en poche chez 10 18 le 7 septembre :

Citation :

Roberta et Twyla, 8 ans, font connaissance à l'orphelinat Saint Bonaventure de Newburgh, à New York. Inséparables durant quatre mois, elles empruntent toutefois des chemins différents. Des années plus tard, elles se croisent à trois reprises sans le vouloir. Elles se remémorent un événement tragique survenu au cours de leur enfance à l'orphelinat.

Comme toi Barbara, j'ai découvert Toni Morrison cette année avec Beloved. J'en garde un bon souvenir même si c'est un roman à la construction un peu complexe.

Seconde moitié du XIXe siècle à Cincinnati, Sethe et sa fille Denver vivent une existence paisible, en apparence. En effet, le passé refait régulièrement surface sous la forme de fantômes. Et quel passé... Celui de l'esclavage, de la maltraitance, de l'aliénation et de la folie des hommes. À force de flashbacks, toute l'histoire de Sethe nous est dévoilée. Une histoire faite de perte et de culpabilité. Toute une panoplie de personnages gravite autour d'elle, du plus abjecte au meilleur.

Ce roman est loin d'être linéaire. De nombreux va-et-vient entre le passé, le présent et les personnages demandent une certaine gymnastique pour le lecteur. Le fantastique est une véritable métaphore des traces physiques et psychologiques laissées par une vie de soumission et d'humiliation, les esclaves n'étant ni plus moins que des objets de consommation et des forçats de travail. Certains passages sont difficilement soutenables. Avec Beloved, inspiré de faits réels, Toni Morrison nous incite à ouvrir les yeux et à devenir tous témoins du calvaire de millions d'esclaves. La transmission comme pied de nez à l'oubli.

Beloved et Home seront réédités chez Christian Bourgois le 19 octobre :

Je suis en train de lire “Beloved” en v.o et j’en suis à la moitié. Assez péniblement, je dois dire. J’éprouve de la confusion, je m’y reprends à deux fois pour certaines parties, alors je vais sûrement lire cette nouvelle traduction pour pouvoir vraiment entrer dans le roman. C’était deja le cas avec « l’oeil le plus bleu », je me force ici à lire en v.o pour profiter du style de l’auteur mais je me heurte à mes limites ! Cette fois, j’aurais été plus loin que le premier, ceci dit