Vos films muets préférés !

Le film The Artist a remis à l'honneur le cinéma muet ; je vous propose de regrouper dans ce topic nos références en la matière.

Ce type de cinéma est peut-être plus difficile d'accès, dans la mesure où les dialogues sont limités et le jeu des acteurs assez outré, mais il existe de véritables perles en la matière.

Surtout, je trouve que ça serait intéressant de découvrir dans quelles conditions nous avons découvert telle ou telle oeuvre.

Personnellement, une amie de mes parents m'a fait découvrir un certain nombre de films de Buster Keaton et de Chaplin quand j'étais petite ; elle me les enregistrait à la télévision et m'invitait à venir les regarder chez elle quand j'avais un moment.

Mais l'un des mes films muets préférés, c'est Metropolis de Fritz Lang, qui date de 1927, que j'ai découvert lors d'une rétrospective vers l'âge de vingt ans.

L'histoire ? En l'an 2016, des ouvriers travaillent dans les souterrains d'une fabuleuse métropole. Ils assurent le bonheur des nantis qui vivent dans les jardins suspendus de la ville, mais les deux mondes sont complètement séparés. Un jour, une jeune fille du monde d'en bas, Maria, emmène des enfants voir le monde d'en haut. Ils sont rejetés, mais Freder, le fils du dirigeant de la ville, va tomber amoureux d'elle et descendre dans les profondeurs pour la retrouver. Il va y découvrir un monde complètement différent du sien... Maria et Freder tentent d'oeuvrer pour rapprocher la ville haute et la ville basse, mais c'est sans compter sur les machinations du scientifique Rotwang, qui fabrique en secret un androïde pour mener les ouvriers vers la révolte...

Ce que j'aime dans ce film, plus que la morale finale simpliste qui mélange idéologie fasciste et communiste, c'est le souffle épique qui la parcourt. Le film comporte des scènes spectaculaires, qui marquent durablement le spectateur, comme la scène où l'on assiste à la fabrication du robot qui emprunte ses traits à Maria :


La représentation de la ville et de l'usine dans laquelle les ouvriers travaillent nuit et jour est également très impressionnante :


On pense à la fois à des villes très modernes comme New-York, mais aussi à Babylone. Le film mélange allègrement des références contemporaines, futuristes et anciennes, en jouant sur un certain nombre de mythes.

Et vous, quels sont les films de cette période que vous préférez ?

Pour vous rafraîchir la mémoire, quelques références ici :

Pour moi, ce sont incontestablement les films de Charlie Chaplin : je les ai découvert petite grâce à mes parents, et j'adore les revoir. Dès qu'il y a une diffusion à la télé, je regarde Je trouve que ses films sont d'une très grande poésie, et mèlent parfaitement humour et critique de la société (notamment dans Les Temps modernes ou Les Lumières de la ville).
Et puis il a quand même osé faire un film pour se moquer d'Hitler alors que celui-ci était au pouvoir Mais bon, là on sort de la période du cinéma muet.

Je vous mets quelques photos de mes préférés :

Je n'ai vu que très peu de films muets, et principalement des films de Fritz Lang.

Je voue un culte à Metropolis qui est un film incroyable. J'ai aussi énormément aimé le premier volume des Niebelungen du même réalisateur, qui narre la tragique histoire de Siegfried. Certaines scènes, dont celle de la fin sont sublimes (En plus, imaginez ce qu'un type avec le talent visuel de Lang peut faire d'un film en noir et blanc tourné dans des décors médiévaux ... vous êtes entre l'art sacré et Klimt et c'est beau).


Je n'en ai vu que certains extraits, mais j'avais aussi été assez marqué par certaines scènes du Nosferatu de Murnau.

Je ne suis que très peu fan de ce type de films même si j'adore les vieux films. Je sais que j'avais regardé le film Un chien andalou de Luis Bunuel etque j'avais détesté. Certaines scènes sont très crues et puis je n'ai rien compris à l'histoire. Sinon j'ai essayé de voir des Chaplin mais je n'aipas accroché au style surtout pour ce qui est du Dictateur

Par contre j'aime énormément les Laurel et Hardy il me semble que certains sketchs sont entièrement muets et M le Maudit de Frit Lang qui nous plonge dans un fait divers réel en Allemagne mais là impossible de me souvenir si il était totalement muet ou pas.

J'avais également essayé de voir La naissance d'une nation mais je n'avais pas eu le temps de le voir entièrement il est extremement long

sookie a écrit:

Par contre j'aime énormément les Laurel et Hardy il me semble que certains sketchs sont entièrement muets

Oui, les premiers Laurel et Hardy sont muets. J'ai aussi vu quelques sketches de leurs carrières solos respectives avant qu'ils ne forment leur fameux couple : ils sont très drôles aussi, mais je préfère quand ils sont en duo.

Je suis comme beaucoup je n'ai pas vu énormément de films muets, mais ceux auxquels j'ai le plus accroché sont ceux avec Harold Lloyd (je préfère son humour à celui de Chaplin), notamment avec Safety Last, le plus connu.


Sinon, les films de Georges Méliès (notamment ses oeuvres tirées de celles de Jules Verne) me plaisent beaucoup et comme Sookie les premiers sketchs de Laurel et Hardy me font beaucoup rire.

(et sinon j'ai toujours pas vu Metropolis, c'est presque honteux depuis le temps qu'on me tanne pour le voir)

Je rejoins complètement l'avis de Sandie sur les Chaplin.

J'ai vu Les Temps modernes, Le Kid et Le Dictateur de Charlie Chaplin. J'aime beaucoup ce dernier film : la dénonciation du nazisme est très courageuse. Certaines scènes sont très drôles (celle chez le coiffeur par exemple), d'autres très émouvantes, à la limite du mélodramatique (le discour final) ; Paulette Godard y est très très jolie.

Le Kid est également très drôle ; le jeune acteur qui joue le rôle principal avec Chaplin est vraiment très bon.

En revanche, je ne garde que peu de souvenirs des Temps Modernes (à part la scène de l'usine).

Et je n'ai jamais vu Les Lumières de la ville, qui est paraît-il un chef d'oeuvre.

@ Pickwick : les films dont tu parles donnent envie !

@ Sookie : Bunuel, c'est spécial. Je n'ai vu qu'un film de lui (Cet obscur objet du désir), et c'est resté, comment dire... obscur. Jamais retenté l'expérience.

Je n'ai jamais vu les Laurel et Hardy, ni les films de Méliès , mais grâce au post de Sheldie, je me rappelle maintenant avoir vu Safety Last il y a très, très longtemps. J'avais beaucoup aimé, d'ailleurs !

Popila a écrit:

En revanche, je ne garde que peu de souvenirs des Temps Modernes (à part la scène de l'usine).
Et je n'ai jamais vu Les Lumières de la ville, qui est paraît-il un chef d'oeuvre.

La fin des Temps modernes est très connue : Charlot est engagé comme chanteur dans un restaurant et écrit les paroles de la chanson qu'il doit interpréter sur ses manchettes. Problème : il perd ses manchettes et doit donc improviser.
La voilà en vidéo :



Sinon, je te conseille fortement Les Lumières de la ville : il est vraiment superbe

Certains cinéma proposent des films muets, j'avais donc pu voir quelques Chaplin La ruée vers l'or, Le cirque et The Kid, les Temps modernes, j'ai vu également L'éventail de Lady Wintermer de Lubitsch, une pièce d'Oscar Wilde et c'est très différent à mon sens de regarder un film muet, l'esprit fourmille plus et il me semble que je suis moins passive devant l'écran!

Mon premier film muet était le cuirassé Potemkine, un film russe qui raconte la révolution de 1917, je l'ai vu quand j'étais étudiante. L'an passé, j'avais des chèques DVD et j'en ai profité pour acheter Métropolis et City girl, cependant je ne les ai pas encore pris le temps de les regarder, je sais c'est une honte

@ Sandie : effectivement, je me rappelle de cette scène des Temps Modernes, que j'avais trouvée très drôle (j'aime beaucoup la musique, qui plus est ; j'aime bien la fredonner avec ma mère).

Constance a écrit:

J'ai vu également L'éventail de Lady Wintermer de Lubitsch, une pièce d'Oscar Wilde et c'est très différent à mon sens de regarder un film muet, l'esprit fourmille plus et il me semble que je suis moins passive devant l'écran!

Il me semble qu'il y a un topic consacré à la pièce et au film dans le sous-forum Oscar Wilde ; sinon, tout à fait d'accord avec ta dernière remarque !

Citation :

Mon premier film muet était le cuirassé Potemkine, un film russe qui raconte la révolution de 1917, je l'ai vu quand j'étais étudiante.

Je l'ai vu aussi quand j'étais petite ; la scène de la viande avariée, et surtout la scène de l'escalier m'ont beaucoup marquée.

le film muet c'est vraiment un genre génial !

le premier que j'ai vu était Nosferatu de Murneau, vraiment super bien !

puis il y a peu de temps c'était Le cuirassé de Potemkim que je n'ai pas trop aimé

ensuite, The man with a camera qui fait parti du ciné oeil et qui était vraiment particulier

enfin comment ne pas connaitre Les temps modernes !

J'ai vu Le Kid il y a quelques jours, que je n'avais jamais vu (honte à moi sur 56 générations), et je suis tombée complétement amoureuse de ce film, Jackie Coogan était absolument adorable et jouait incroyablement bien pour son jeune âge, je suis pas particulièrement fan de Chaplin à la base, mais là, il m'a conquise, tellement que je me demande pourquoi j'ai pas regardé ce film des années plus tôt...

auchat a écrit:

le film muet c'est vraiment un genre génial !

Plutôt qu'un genre, disons que c'est une période historique du cinéma qui ne possédait pas encore la technique de faire entendre. A l'intérieur de ça, il y a beaucoup de genres : mélodrames, comédies, westerns, etc.

Ceci dit, je suis absolument et parfaitement d'accord avec toi. Il y a des milliers de pépites dans ces oeuvres-là. Même si le cinéma muet ne se résume évidemment pas à la même poignée de films "quasi obligatoires" dont on nous rebat les oreilles depuis notre enfance (Laurel et Hardy, Chaplin, Nosferatu, Metropolis... ) et dont on finit par être lassés, voire dégoûtés, alors même que ce sont évidemment des oeuvres immenses de, et pour, l'Humanité.

Je trouve que leur caractère "obligatoire" les emmure et en fait des espèces de sanctuaires. C'est dommage. Car, comme pour certains chefs-d'oeuvre de la littérature, on les donne à découvrir trop tôt. Madame Bovary en 4ème , c'est la faire mourir une 2e fois et la momifier d'un coup, et Flaubert avec elle. En général, et heureusement, on relit plus tard (mais il arrive aussi, hélas, qu'on ne relise jamais).

Prenons Chaplin. L'icône. Pourquoi les analystes et historiens parlent-ils si rarement de A Woman of Paris qui est une pure merveille? Ou de son court-métrage The Idle class (la Classe oisive) . Comme si, une fois franchis les "passages obligés" que sont "Les Temps Modernes" ou " Le Kid" et quelques autres (tous des monuments du cinéma, ce n'est pas ça que je remets en question, comprenons-nous bien) , il n'y avait plus rien d'autre? Comme s'il fallait fermer à jamais "le tiroir Chaplin" ?

Prenons Murnau. Pourquoi ne cite-t-on presque jamais Le Dernier des Hommes, cet absolu chef-d'oeuvre?!
Prenons Griffith. Pourquoi toujours "Naissance d'une Nation" et jamais le bouleversant Lys brisé avec Lillian Gish ?

Et il y en a tant d'autres ! par exemple les premiers Lubitsch : Pas seulement Lady Windermere qui est une merveille, bien sûr) , mais aussi La Princesse aux huîtres, So this Paris, et les admirables La Chatte des montagnes, ou Le Prince étudiant, ou La Du Barry.... On l'oublie souvent, mais Lubitsch a fait aussi de somptueux mélos.

Par exemple aussi King Vidor avec La Foule (évidemment), mais aussi les très drôles Show People, The Patsy, ou ses poignants Dernière parade et la Bohème.

Par exemple Henry King avec Tol'able David, Sister Blanche, ), et Capra (et ses délicieuses chroniques de la vie new yorkaise dans les années 20) ! et Leo Mc Carey (c'est lui qui a eu l'idée géniale, quand même, de faire un tandem de Stan Laurel et Oliver Hardy) etc ....

Quant à Cecil B de Mille, il n'a pas fait uniquement que des peplums mais aussi des comédies raffinées comme l'Echange, l'Admirable Crichton d'après JM Barrie, etc.

Rappelons aussi Raoul Walsh et ses films avec Douglas Fairbanks, ou sa subtile Miss Sadie Thompson d'après Somersert Maugham avec Gloria Swanson...
John Ford et son Cheval de Fer...

Erich von Stroheim et ses ahurissants et somptueux délires que sont Queen Kelly, Folies de Femmes, La veuve Joyeuse, Wedding March...

Tout cela est une mine aux trésors sans fin, ou presque.

C'est vrai que le muet rend moins passif car l'esprit doit constamment combler les manques de la technique, cela oblige à plus d'attention.

Mais quand on se met à aimer les films muets, alors là on peut devenir vraiment accro !

Si accro qu'on pourrait jurer, par exemple, avoir entendu carillonner la cloche de l'église dans l'Aurore...!!

Merci pour toutes ces références! J'en prends note!