Trois hommes dans un bateau, Jerome K. Jerome

…Sans parler du chien



George, Harris et le narrateur (Jerome himself) sans oublier Montmorency le fox-terrier s’embarquent tous trois pour un petit périple sur la Tamise. Au menu : anecdotes drôles et croustillantes en tout genre accompagnées de petits désastres nautiques et autres considérations touristiques.

Un roman que j’avais envie de découvrir depuis longtemps, les critiques ne tarissant pas d’éloges à son sujet. (Du moins les critiques actuelles, lors de sa sortie, ce roman a en effet été jugé vulgaire). Je n'ai vraiment pas été déçue quand je l'ai enfin découvert il y a quelques temps maintenant. J'avais envie de vous parler de ce romancar je compte ouvrir prochainement un topic à Connie Willis et à son "Sans parler du chien" qui s'en inspire.

Ce roman est vraiment petit trésor d’humour , absolument pas démodé dans le ton employé. On a souvent affaire à du comique de situation entre blagues potaches, chûtes et collisions en tous genres. Mais c’est souvent l’ironie et la mauvaise foi du narrateur qui déclenchent le rire.

D’un point de vue plus « sérieux », ce livre est également un petit guide des curiosités historiques et touristiques que l’on pouvait découvrir le long de la Tamise à l’époque (le livre a été publié pour la première fois en 1889).

Mais je retiendrais surtout de ce roman son humour « so british » qui m’a fait rire pendant plus de 250 pages. En un mot : foncez !

Merci pour ce topic, Resmiranda ! J'avais entendu parler de ce livre mais très vaguement. Ton avis enthousiaste a éveillé ma curiosité. Je le note pour une prochaine lecture.

J'ai adoré ce roman!! Un petit bijou d'humour avec des passages d'anthologie!!!

Ca m'intéresse. Tu peux citer un passage pour que j'ai vite l'eau à la bouche?

Mieux vaut tard que jamais ( )

Voici les premières lignes (traduction de Déodat Serval) :

Citation :

Nous étions quatre : Georges, William-Samuel Harris, moi-même, et Montmorency, mon fox-terrier. Réunis dans ma chambre, nous fumions, en causant de notre mauvais état, mauvais du point de vue médical, bien entendu.

Nous nous sentions mal fichus tous les quatre, et cela commençait à nous inquiéter. Harris proclama qu'il éprouvait parfois de singuliers accès de vertige et qu'il perdait presque la conscience de ses actes. Et alors Georges nous confia que lui aussi avait parfois la tête qui tournait et qu'il ne savait pour ainsi dire plus ce qu'il faisait. Pour moi, c'était mon foie qui fonctionnait mal. Je savais que c'était mon foie qui fonctionnait mal, parce que je venais justement de lire une réclame de spécialité pharmaceutique pour le foie, dans laquelle se trouvaient détaillés les divers symptômes permettant de reconnaître qu'on a le foie détraqué : je les présentais tous.

Chapitre 8 : la narrateur parle des talents de chanteur de son ami Harris

Citation :

Certes, on ne considère pas qu'il faille mettre beaucoup de voix dans une chanson comique. On ne s'attend pas à une diction ni à des vocalises impeccables. On se soucie peu que le chanteur s'aperçoive, au milieu d'une note, qu'il l'a prise trop haut, et qu'il descende brusquement d'un ton. On ne se préoccupe pas de la mesure. On se moque que l'éxecutant soit deux mesures en avance sur l'accompagnateur et s'interrompe au milieu du couplet pour se mettre d'accord avec le pianiste, afin de reprendre la strophe. Mais on espère du moins qu'il connait les paroles.

On ne s'attend pas à ce que le monsieur ne se rappelle plus que les trois premiers vers du premier couplet et ne cesse de les répéter jusqu'au moment d'entonner le refrain. On ne s'attend pas à ce qu'il s'arrête au beau milieu d'un vers et avoue, avec un sourire niais, que c'est très drôle mais qu'il n'est pas capable de se rappeller la suite, et puis qu'il tente de l'improviser lui-même; et qu'alors il se la rappelle tout à coup, une fois arrivé à un endroit tout différent du morceau, et s'interrompe sans crier gare et pour la reprendre et vous la servir illico.

Chapitre 12 : où nos héros salivent devant une boîte d'ananas

Citation :

On se mit en quête de l'ouvre-boîtes. On retourna tout le panier. On mit sens dessus dessous les valises. On souleva les planches au fond du canot. On déposa tous les objets sur la rive, un à un, et on les secoua. L'ouvre-boîtes demeurait introuvable.
Harris tenta d'ouvrir la conserve à l'aide de son couteau de poche, mais la lame se cassa et il se coupa profondément. Georges essaya d'une paire de ciseaux, mais les ciseaux lui échappèrent et faillirent l'éborgner. Tandis qu'ils pansaient leurs blessures, je m'efforcai de faire un trou dans la boîte avec le bout pointu de la gaffe, mais la gaffe en glissant me projeta entre le bateau et la rive dans soixante centimètres d'eau vaseuse, et la conserve alla rouler, intacte, sur une tasse de thé, qu'elle brisa.
Alors, nous perdîmes tous la têtes. On porta cette satanée boïte sur la berge. Harris alla chercher dans un champ une grosse pierre, et je retournai dans le bateau prendre la mât, puis Georges tint la boîte, Harris appuya sur le couvercle le bout pointu de sa pierre, et, levant le mât en l'air, je rassemblai toutes mes forces et l'abattis.
Ce fut le chapeau de paille de Georges qui lui sauva la vie ce jour-là. ...

Je l'ai lu il y a très longtemps. J'étais sans doute trop jeune (10 ans), et je pense que je suis passée à côté de beaucoup de choses. Je m'en souviens comme d'une lecture agréable mais qui ne m'a pas transportée comme je m'y attendais.

Après avoir lu les extrait, ce livre m'intéresse de plus en plus. J'adore la phrase sur le chapeau de paille, c'est un humour que seul les livres peuvent donner. En plus, les trois hommes m'ont l'air d'être une vraie bandes de pied nickelés.

Je me souviens avoir lu un extrait de ce livre dans un autre ouvrage et avoir beaucoup ri (mais je ne me souviens plus dans quoi j'ai lu ça). Je m'étais dit à l'époque que j'aimerais beaucoup lire l'ouvrage en entier, mais j'avais complètement oublié ! Faut que j'y repense !

J'ai lu et adoré Sans parler du chien de Connie Willis qui s'en inspire, je m'étais dit à l'époque qu'il faudrait que je le lise, mais je n'ai pas encore mis en pratique

J'ai tout d'abord entendu parler de ce livre grâce au roman de Connie Willis Sans parler du chien (qui a son topic ici ).

Avant, je n'en avais que vaguement entendu parler, et avait été surtout été interpellée par le nom de l'auteur
Je viens de lire ce livre qui est un petit régal d'humour et de situations cocasses, avec un ton ironique qui m'a beaucoup plu.
Il est évident dès le début que le narrateur et ses amis sont des fainéants de première classe, incapable de se servir de leurs dix doigts, et que la traversée ne sera qu'une succession d'obstacles, de chutes et de collisions, et c'est ce qui fait le charme du livre.

J'aime beaucoup comment l'auteur parsème son récit de souvenirs, ce qui donne droit à des flash-back savoureux, comme l'oncle qui met une journée à planter une pointe dans un mur pour accrocher un mur au lieu de demander de l'aide, les talents de chanteur de son ami Harris (cité par Resmiranda dans un post précédent) etc..
Le fait que l'auteur avoue lui-même qu'il a le plus grand respect pour le travail, et que c'est pour ça qu'il le contemple de loin et laisse les autres le faire m'a fait beaucoup rire

Un livre léger qui met de bonne humeur.
J'ai l'édition Folio Junior avec quelques illustrations qui est très jolie.