Des Préraphaélites au Musée d'Orsay, du 8 mars au 29 mai 2011

Je suis aussi très intéressée par cette exposition. Si l'univers du fantastique que certaines de ces photographies suggèrent vous intéresse, je vous propose le film en salles L'étrange affaire Angélica de Manoel de Oliveira qui trouve des échos passionnants avec la photographie spirite et dans un sens la peinture pré-raphaélite. L'une des images de l'expo a peut-être en un sens inspiré le film et le propos général du film, même s'il intègre une multitude d'autres références, rencontre la quête romantique des pré-raphaélites. Le titre de l'exposition "Une balade d'amour et de mort" peut trouver une jolie réponse dans le film qui raconte l'impossible amour d'un photographe pour son modèle mort.

Double post, désolée!
J'ai vu l'exposition Une ballade d'Amour et de mort vendredi et je l'ai trouvée passionnante, pertinente et bien documentée. Face au colosse Manet soyez sûrs que ses salles sont presque toujours vides et en dehors d'un touriste égaré j'étais seule pour admirer photographies et peintures. Ce qui est important à signaler c'est que les cartels et autres signalétiques fournissent beaucoup d'informations intéressantes!


On nous rappelle de grandes idées sur les Préraphaélites et c'est les rapports entre les deux médiums photo et peinture qui sont au coeur du propos. Plusieurs grands artistes sont mis en lumière mais c'est surtout par thèmes que s'organise le parcours : paysages, portrait, thèmes littéraires. Quelques modèles sont aussi largement sublimés comme Jane Morris ou Alice Liddel que l'on découvre jeune fille devant l'appareil photographique d'autres artistes que Lewis Carrol, aussi présenté. Les clichés de Julia Margaret Cameron sont sublimes. J'ai aussi été fascinée par les montages de Henry Peach Robinson et ceux de Lady Clementina Hawarden. Et oui on croise de nombreuses femmes photographes dans cette exposition! Gros coup de foudre pour le tableau d'un Huguenot par Millais! Je ne le connaissais qu'en reproduction mais de visu on découvre une touche bien plus voluptueuse
L'intérêt de la présentation du musée d'Orsay est d'avoir enrichi l'expo arrivant de Washington avec ses propres collections, ce qui ne fait que densifier et rendre l'ensemble encore plus passionnant.

Agathe, je suis contente que cela t'ai donné encore plus envie de voir l'expo Moi non plus Ianesthan je n'habite pas en région parisienne mais c'est vrai qu'à 1h seulement de tgv ça vaut le coup et je m'y rend régulièrement.

Perséphone a écrit:

Je pense que cela peut être une bonne expo si on ne connait pas du tout les techniques de photo de l'époque et les pré-raphaélites en général. Je ne suis pas sûre qu'elle plaise aux avertis.

Je ne sais pas. Je connaissais un peu ce mouvement esthétique et j'ai trouvé cela justement très bien présenté. Les expos qui sont de ce côté du musée sont toujours de petite envergure et j'ai trouvé celle-là vraiment bien. Je ne crois pas qu'il soit nécessaire d'avoir des oeuvres très célèbres pour réussir une expo, ce qui m'a plu c'est le contenu et le jeu de miroirs entre les médiums. J'ai trouvé les problématiques développées plutôt pertinentes même si en effet on n'est pas dans une expo avec des prêts extraordinaires.
Franchement j'encourage les curieux à y jeter un oeil car cela vaut toujours la peine de voir certaines oeuvres en vrai, ne serait-ce que parce que le rendu est toujours bien différent des reproductions.

Pour ceux qui n'auront pas l'occasion de voir l'expo mais sont intéressés par le sujet j'ai vu qu'un hors-série L'objet d'Art (9€) était disponible. je l'ai feuilleté et il reprend bien l'ensemble de l'expo. Bien sûr il y a le catalogue aussi mais le prix n'est pas le même

Dans les ouvrages en lien avec ce sujet on trouvait aussi un roman de Philippe Delerm : Autumn. Je ne le connaissais pas mais je vais essayer de le lire prochainement, je suis curieuse de lire une telle fiction par cet auteur que je ne connais que pour ses nouvelles sur les détails anodins du quotidien.

Le résumé :

Citation :

Autumn nous plonge en Angleterre entre 1850 et 1869, dans la vie des peintres préraphaélites. Une silhouette domine toutes les autres. C'est celle de Dante Gabriel Rossetti, peintre et poète, fils d'un ancien carbonaro. Chez lui, tout est contradiction: élan mystique et sensualité, rêve communautaire et individualisme forcené. Dans son ombre, une toute jeune femme, Elizabeth Siddal: sa pâleur presque diaphane, la rousseur de sa chevelure flamboyante en feront le modèle d'une beauté dont héritera tout le symbolisme européen. Elle sera la Béatrice des tableaux de Rossetti, l'Ophélie de John Everett Millais. John Ruskin enfin, le grand critique et écrivain, règne sur cet univers par son autorité intellectuelle, en même temps qu'il lui est soumis par sa fragilité affective. Tous ces personnages mêlent leurs destins, se heurtent, se déchirent, jusqu'à la drogue et à la mort.
Dans ce climat encore très romantique, et déjà très décadent, dans cet automne des passions,des couleurs, des rêves impossibles, Philippe Delerm trouve la tonalité idéale pour écrire le roman de l'art et de la vie.

Tentant non?

josephinemarch a écrit:

@ Summerday, j'essaierai d'aller voir le film dont tu parles.

Ce film n'est sans doute plus en salles car il est sorti en début d'année mais tu le trouveras bientôt en dvd. De toutes façons tous les films de ce cinéaste sont très intéressants. Sinon je suis retournée à Orsay avec un ami et il a beaucoup aimé cette expo aussi. Contente que tu y ais passé un joli moment