Des maisons, des mystères - Omnibus
Colette la considérait comme sa fille adoptive et lui donnait des conseils techniques pour écrire.
A l'origine, journaliste, GB est attirée par les grandes dames de la littérature anglaise et s'en inspire énormément pour ses propres histoires.
Dans ce livre (3 histoires), on croise des destins de femmes et d'objets, emprisonnés dans une toile d'étroites connexions invisibles.
Les intrigues tournent toutes autour d’une maison. Une maison chargée de mystères et de pénombre, qui ne sont que les reflets des secrets humains.
Evidemment, on ne nous dévoile rien et on nous tient dans une sorte d’enchantement, avec une sensation de rêver debout, d’attendre le drame - passé ou présent - et surtout de trouver la clef des zones d’ombre.
Les clefs Une femme mûre débarque un jour chez le notaire d’un village perdu pour acheter une maison qu’elle...n’a jamais vue et ne souhaite pas voir.
Qui est-elle ? Pourquoi fait-elle cela ?
Les propriétaires sont d’odieux bourgeois avares, régnant sur la région par la terreur.
Entre ces êtres, des destins à demi ensevelis vont rejaillir par touches non pas impressionnistes, mais pointillistes, c'est-à-dire acérées, piquantes, et promptes à torturer notre curiosité de lecteur.
Et il y en a de l’opprobre, des consciences chargées, des faits cachés, des sentiments inavouables, de la misère, de la solitude...
Sans parler de l'atmosphère à la Daphné du Maurier (rien de moins !)
Germaine Beaumont manie avec excellence les métaphores de la nature, fait naître des odeurs mouillées, mais libère aussi des parfums moisis, rancis et saturés de malheurs.
A lire absolument quand on aime les ambiances incertaines, l’attente, le silence embarrassé, l’arrêt sur image de plusieurs vies qui se croisent.
Germaine Beaumont, une fée...