Une fille j'ai embrassée de Emma Donoghue

Citation :

Angleterre, 1805. L’histoire vraie du premier amour d’Anne Lister, femme de lettres et exploratrice anglaise, sur fond de colonialisme, d’émancipation féminine et d’homosexualité.
Août 1805. Au pensionnat de King’s Manor, dans le Yorkshire, Eliza Raine, fille d’un médecin de la Compagnie des Indes orientales et de son « épouse de campagne » indienne, se lie avec une nouvelle élève, Anne Lister. Si la jeune orpheline fait de son mieux pour passer inaperçue, Lister – comme elle aime à se faire appeler –, issue de la petite noblesse, se plie plus difficilement aux conventions de l’époque. Téméraire, le verbe haut, la jeune femme aux allures de garçon revendique son esprit d’indépendance. L’amitié naissante entre les deux élèves laisse rapidement place à autre chose. Mais cette passion secrète va bientôt être mise à l’épreuve.
Dix ans plus tard, Eliza écrit à son amante depuis l’asile où elle est internée…

Inspirée par la correspondance inachevée d’Eliza Raine et le journal intime d’Anne Lister, femme de lettres et exploratrice anglaise devenue figure de proue du lesbianisme, l’histoire d’un premier amour sur fond de colonialisme et d’émancipation féminine.

Le nouveau roman de Emma Donoghue sort le 22 août et évoque le personnage d'Anne Lister, vu dans Gentlmen Jack.

Je pense le lire : je n'ai pas vu Gentleman Jack mais le sujet m'intéresse et j'ai bien aimé les autres romans d'Emma Donoghue que j'ai lu.

C'est intriguant, je ne sais pas si je le lirai dans l'immédiat, mais je note la référence.

sandie a écrit:

Je pense le lire : je n'ai pas vu Gentleman Jack mais le sujet m'intéresse et j'ai bien aimé les autres romans d'Emma Donoghue que j'ai lu.

Hâte d'avoir ton avis si tu te laisses tenter, Sandie. Je ne suis pas toujours très attirée par les publications des Presses de la cité mais le sujet de ce roman donne forcément très envie, et j'avais adoré Gentleman Jack.

J'ai lu il y a quelques semaines Une fille, j'ai embrassée et j'ai beaucoup aimé, malgré un petit bémol. En tout cas, j'ai vraiment envie de voir Gentleman Jack maintenant

Sans surprise, l'un des points forts de ce roman est de nous faire découvrir Anne Lister et son premier amour à la vie plutôt tragique, Eliza Raines. Par conséquent, j'ai trouvé vraiment excellente la longue postface de l'autrice où elle raconte comment lui est venue l'idée de ce roman, ses recherches et ses voyages pour l'écrire et les pistes qu'elle propose au lecteur pour en savoir plus sur Anne Lister après avoir lu Une fille j'ai embrassée.
L'autre gros atout de ce roman réside dans son portrait de la société anglaise de la Régence et notamment de la place de la femme : sans surprise, on y découvre que les filles sont moins bien loties que les garçons, y compris dans les classes supérieures, que l'on attend d'elles d'être de bonnes épouses et que leur vie sera probablement courte car elles ont de grandes chances de mourir en couches. Ou tout simplement que la vie dans un pensionnat de filles n'est pas rose, entre ses multiples règles, ses interdits et ses punitions. du coup, on comprend sans peine pourquoi Anne Lister a tant fasciné ses camarades d'école : garçon manqué qui n'a pas la langue dans sa poche et dotée d'une foule de connaissances normalement interdites aux filles, elle leur permet de toucher du doigt un autre monde mais aussi de comprendre qu'une autre issue pourrait être possible.
J'ai enfin aimé la manière dont l'autrice traite de l'histoire d'amour entre Anne et Eliza, la façon dont leur relation (d'inconnues à amies puis amantes) évolue... Je trouve que c'est fait avec beaucoup de pudeur et un certain romantisme, il y a des passages vraiment très beaux, émouvants et marquants à lire. Et cela rend le dénouement de ce roman encore plus tragique !

Par contre, je dois avouer que j'ai un peu peiné dans ma lecture par moments car le roman est très lent : on suit Anne, Eliza et les autres pensionnaires de King's Manor quasiment jour par jour et leurs journées ne sont pas toujours des plus trépidantes, j'ai donc parfois eu du mal à m'intéresser à ce qui était écrit. Je dirais que c'est surtout à la moitié du roman où j'ai peiné, la fin retrouve un certain rythme qui fait que j'ai à nouveau apprécié ma lecture.