Clytemnestra de Costanza Casati

Je suis tombée amoureuse de la couverture de ce livre en le voyant dans une librairie anglaise
Et je n'ai pas pu résister à l'acheter à cause du sujet du livre

Et la bonne nouvelle? Ce livre est traduit aux éditions  JCLattès avec la même couverture  

Citation :

Tu es née d’un roi,  mais tu as épousé un tyran.
Tu assistes impuissante au sacrifice qu’il fait de ton enfant.
Tu l’observes  déclencher une guerre sanglante.
Tu joues ton rôle.
Mais patiemment, tu prépares ta vengeance.
TU ES CLYTEMNESTRE.

Dans la Grèce antique, et à travers les yeux de son héroïne la plus flamboyante, Clytemnestre est un conte qui illustre le pouvoir et la prophétie, un roman d’amour et de haine, celui d’une reine inoubliable qui a férocement puni tout ceux qui l’avaient trahie.

Diana a écrit:

Et la bonne nouvelle? Ce livre est traduit aux éditions  JCLattès avec la même couverture  

Je l'ai acheté, attirée par cette sublime couverture et par le sujet, mais pas encore lu.

Très gros coup de coeur pour ce livre qui offre une authentique revisite de la vie de Clytemnestra, passionnante et palpitante du début à la fin.

Même si Clytemnestra est surtout connue pour être la soeur d'Helene, l'épouse et meurtrière d'Agamemnon et la mère d'Iphigénie, elle est avant tout, dans ce roman, une princesse de Sparte.
Le roman commence lorsqu'elle est adolescente et l'auteur nous fait véritablement entrer dans ce qu'est la vie à Sparte, à la cour de Tyndarus, son père.
Il y a des entrainements quotidien de lutte pour les filles et les garçons, la vie à la cour et les relations familiales très importantes, puisque l'auteur ne se contente pas de nous montrer la relation entre Clytemnestra et Helene, mais aussi avec leurs frères Castor et Polydeuces et leur soeur Timandra, et en moindre mesure les plus jeunes Philonoé et Phoebe.

La relation entre les deux soeurs ainées nous montre à quel point elles s'aiment tout en se jalousant un peu, car Clytemnestra est connue pour être une combattante intelligente et rusée, Helene surtout pour sa beauté et la façon dont le roi ne fait pas attention à elle, sachant qu'il n'en est pas le père.

Le livre se démarque par des évenements inattendus: Clytemnestra tombe amoureuse et se marie avec le roi Tantalus de Maeonia.
Agamemnon et Menelaus ne sont pas représentés comme de solides et courageux soldats, mais comme de vrais brutes sans pitié qui demande de l'aide à Tyndarus pour récuperer le trône volé par leur oncle.

On retrouve cependant Ulysse proposant au roi de Sparte de réunir tous les prétendants d'Helène pour qu'elle en choisisse un.
Et surtout on voit à quel point, même avant son mariage avec Agamemnon, ce dernier ne pense qu'à une chose: trouver un pretexte pour attaquer Troie.

L'auteur parvient à faire ressentir au lecteur l'ambiance pesante et angoissante de Sparte lorsqu'Agamemnon est là.

La guerre de Troie, que l'on ne ressent qu'à travers Clytemnestra dirigeant Mycene en l'absence de son epoux, n'apparait qu'au tout dernier tiers du livre.

Une excellente revisite, inventive et très bien écrite et rendant un très bel hommage à Clytemnestra

Alors pour ma part ce n'est pas un coup de coeur car j'ai vraiment eu du mal à entrer dans ce roman Je ne sais pas si c'est parce que j'ai déjà lu plusieurs réécritures mythologiques sur le sujet (dont Nous, filles de Sparte de Claire Heywood), mais j'ai vraiment eu du mal à m'attacher aux personnages, je trouvais l'intrigue lente... Bref, début laborieux mais heureusement les choses se sont améliorées par la suite !

Ce qui m'a surtout plu dans ce roman (comparé aux autres qui abordent cette histoire), c'est le portrait de Clytemnestre proposé par l'autrice : on a une femme forte, intelligente, qui sait se battre... Bref, qui n'a rien à envier aux hommes. Et c'est là à la fois un avantage et un inconvénient car comme cela est dit à de nombreuses reprises durant l'intrigue, certains comportements sont tolérés chez les hommes et réprouvés chez les femmes justement parce que cela ne correspond pas à l'image et la place qu'on souhaite qu'elles occupent.
Cette personnalité si forte et originale chez l'héroïne donne également un éclairage très intéressant à l'intrigue : là où on a l'image traditionnelle d'une Clytemnestre méchante, égoïste et qui commet le crime de tuer son mari, le roman nous propose une Clytemnestre meurtrie par plusieurs drames familiaux qui va nourrir une vengeance mortelle longuement préparée même si cela l'amène à des contradictions ou un certain aveuglement. C'est une manière de revisiter ce mythe grec que j'ai trouvé vraiment très intéressante et qui rend ce roman assez différent des autres. On voit également apparaître des personnages peu évoqués habituellement (Castor et Pollux, les frères de Clytemnestre, ou Chrysothémis, la soeur d'Électre et d'Iphigénie), c'est une bonne idée car on découvre au fil des pages des pans peu connus de l'histoire de la reine de Mycènes.

Comme souvent, j'ai également apprécié la vision féministe présentée ici et notamment la dénonciation du rôle réservé aux femmes dans la société grecque mais aussi leur statut dramatique de victimes durant les guerres, avec tous les drames que cela fait peser sur elles.

@ Sandie
Je n'ai pas eu de mal à entrer dans le livre même si je pense qu'il est un peu trop long et prends vraimentson temps au début, avec la vie à Sparte, l'adolescence de Clytemnestra et Helène.

J'ai également apprécié comment Clytemnestra est représentée comme une femme forte et intelligente, ce qui séduit d'ailleurs Agamemnon.
Les passages où elle règne pendant la guerre de Troie et doit temporiser avec les membres de la vieille garde qui ne veulent pas admettre qu'elle dirige très bien Mycène sont très intéressants.

Citation :

On voit également apparaître des personnages peu évoqués habituellement (Castor et Pollux, les frères de Clytemnestre, ou Chrysothémis, la soeur d'Électre et d'Iphigénie), c'est une bonne idée car on découvre au fil des pages des pans peu connus de l'histoire de la reine de Mycènes.

De toutes les relectures que j'ai lu sur le sujet, c'est la première fois qu'on parle autant des frères et des plus jeunes soeurs de Clytemnestra et j'ai trouvé ça passionnant.
L'auteur nous montre, par petite touche, la relation fusionnelle qu'à chaque frère avec sa soeur préférée, la vie de leur jeune soeur qui refuse de s'incliner et mène la vie qu'elle le souhaite malgré les dangers etc..

Par contre, je retrouve comme à chaque fois l'insupportable fille-à-papa : Elektra, qui ne parvient jamais à comprendre la douleur de sa mère suite à la mort de sa fille ainée.

J'ai remarqué également qu'Ulysse, "the many minded" , ne sort pas du tout grandit du livre..

Diana a écrit:

Par contre, je retrouve comme à chaque fois l'insupportable fille-à-papa : Elektra, qui ne parvient jamais à comprendre la douleur de sa mère suite à la mort de sa fille ainée.

Ce qui m'a surtout choquée, c'est que pendant tout le roman elle a l'air très proche de sa mère et de ses soeurs, paraît souffrir et craindre Agamemnon comme elles et dès qu'il revient, changement total d'attitude elle prend complètement son parti

@Sandie
Je pense qu'Elektra est le personnage que je déteste le plus dans toutes les relectures/réécritures de la guerre de Troie.
Aucun livre n'a réussi  à me la faire apprécier

Citation :

dès qu'il revient, changement total d'attitude elle prend complètement son parti

Cela me choque toujours autant, cette adoration envers son père qu'elle connait si peu alors qu'elle sait qu'il est responsable de la mort de sa soeur ainée et responsable de l'immense chagrin de leur mère.