Mon premier contact avec les vampires remonte à l’une de mes années de collège quand l’assistante de langues nous a fait travailler sur la chanson Love Song for a Vampire (Annie Lennox pour la BO du Dracula de Francis Ford Coppola). Je trouvais l’histoire derrière la chanson tellement intriguante que je suis allée chercher le film de Coppola, que j’ai vu et apprécier. Par la suite, les vampires ont continué à présenter un intérêt certain pour moi, même si je l’avoue, je ne m’y suis jamais tellement attardée.
Puis est arrivée la série Buffy contre les vampires, là encore mon intérêt était piqué, mais je ne suis pas allée plus loin.
En fait mes recherches sur les vampires ont commencé lors de ma deuxième année de DEUG, j’avais pris une UE sur le grotesque en littérature. Le prof nous a demandé de faire une série d’exposé sur des sujets que nous considérions comme faisant partie du genre grotestque (que nous avions fini par définir comme la juxtaposition d’horreur et d’humour) et je me suis dit que Buffy, avec son thème vampirique et son humour bien particulier rentrait pleinement dans ce cadre.
Ce qui au départ ne devait être qu’un exposé d’une vingtaine de minutes s’est transformé pour moi en une véritable quête d’informations sur le monde des vampires, et du coup mon exposé à changer ! Je suis passée d’un exposé sur une série télé à une thèse sur la création des mythologies modernes à partir de mythologies anciennes, utilisant la série comme support principal pour supporter mon point de vue.
Bref, ce qui va me servir de base pour ce topic sera donc, une partie de cet exposé, la toute première en fait, celle qui concerne les sources du mythe des vampires.
1) Le FolkloreLes croyances populaires au sujet des vampires étaient inspirées de peurs réelles. Certains aspects de la légende apparurent avec les grandes épidémies, quand les gens mouraient par centaines, les survivantes rejetaient la faute sur le 1er mort. A la nuit tombée, celui ci allait de maison en maison et aspirait la vie des gens qu’on retrouvaient morts le lendemain. A cause de telles histoires, les docteurs étaient obligés de déterrer le corps du 1er mort et de lui planter un pieu dans la poitrine. Des rapports médicaux de l’époque racontent que les cheveux et les ongles du mort avaient poussé et que le sang coulait à flots du cadavre quand on y enfonçait le pieu. On a depuis trouvé des explications parfaitement rationnelles aux prétendues découvertes de ces docteurs. Lorsque la peau commence à se décomposer, elle se rétracte en exposant les ongles qui, de ce fait paraissent s’être allongés. Si les intestins sont gonflés de gaz, le sang jaillira avec une grande force quand le corps sera transpercé. Certains médecins ont même avancé la thèse selon laquelle les « vampires » souffraient en fait de porphyrie, une maladie qui donne une coloration rouge aux yeux, à la peau et aux dents, et qui dessèche la peau au point que celle ci se craquelle et saigne abondamment dès qu’elle est en contact avec la lumière du jour. On prétend aussi que les personnes atteintes de cette affection devaient boire du sang pour reconstituer les réserves de fer manquant à leur organisme, mais cette dernière théorie n’a pas été prouvée.
2) Les « vampires » historiquesCertains personnages historiques ont alimenté le folklore et les légendes, inspirant parfois des personnages de fiction.
• Elizabeth Bathory, noble hongroise du 16ème siècle : on disait d’elle qu’elle prenait des bains dans du sang de jeunes filles vierges pour préserver sa jeunesse.
• Vlad Tepes (15ème siècle) prince guerrier de Transylvannie. Fils de Vlad Dracul, c’était un véritable boucher qui gagna son surnom d’empaleur parce qu’il tuait ses ennemis avec un pieu en bois.
• John Haigh (20ème siècle) fut éxécuté pour « meurtres au bain d’acide ». De 1944 à 1949, il aurait assassiner 9 personnes dont il aurait bu le sang avant de dissoudre leur cadavre dans un bain d’acide sulfurique.
Même si j’ignore les détails dans ce cas, le personnage de Renfield dans le roman de Braam Stoker, un aliéné qui voue un culte à Dracula et qui mange des insectes pour leur sang, a été imaginé à partir de cas réels.
3) De la tradition populaire à la fiction• Dans la tradition populaire ,un homme pouvait se réincarner en vampire si un animal avait sauté par dessus son cercueil, si il avait été assassiné ou qu’il s’était suicidé, si il était né avec un bec de lièvre, ou bien un samedi, ou encore entre Noël et l’Epiphanie, si il avait été enseveli vivant ou si il n’avait pas été correctement enterré. En fiction, ne devient vampire que celui qui a été mordu par un autre vampire (ce qui pose le problème du vampire originel).
• Dans la tradition populaire, le vampire est un pauvre paysan qui erre dans la campagne. En fiction, le vampire est généralement un aristocrate fortuné.
• Dans la tradition populaire, le vampire a un visage rougeaud tâché par tout le sang dont il se repaît. Le vampire de fiction est grand, mince, raffiné, a un teint d’une pâleur de mort et de longues canines acérées.
• Dans la tradition populaire, pour se débarasser du vampire, le pieu ne suffit pas, il faut le brûler. En fiction, on lui enfonce un pieu dans le coeur, le vampire se désagrège ou se momofie.
• Le seul point commun entre fiction et folklore, c’est le fait que les femmes vampires soient rares. Dans la tradition populaire, les seules femmes vampires étaient celles qui étaient mortes en couches.
Je me rends bien compte que certains de ces critères (au niveau de la fiction) ont évolués, mais nous pourrons évoquer ces changements dans la tradition un peu plus loin dans ce topic.
4) Faits divers sur les vampiresLes pouvoirs des vampires sont multiples et variés. Parmi ceux-ci, on notera plus particulièrement l’hypnotisme, qu’ils utilisent pour hébéter et ensorceler leurs victimes (cf Drusilla dans Buffy), et leurs facultés de transformation, qu’ils se changent en fine brume ou en animal de triste réputation (loup ou chauve-souris). En revanche, le fait qu’un vampire ne se reflète pas dans les miroirs est une invention de Braam Stoker. Si un artiste tente d’en capturer l’essence, le portait dressé ressemblera immanquablement à celui de quelqu’un d’autre.
Les moyens traditionnels de défense contre les vampires incluent les gousses d’ail, l’eau bénite et l’argent. En outre, les vampires sont incapables de traverser un cours d’eau. Enfin pour les tuer, il convient de les empaler avec un pieu en bois, encore que certains chasseurs de vampires conseillent de les décapiter dans la foulée et ce à titre de précaution supplémentaire.
Je me rends bien compte que certaines oeuvres récentes, que ce soit en matière de littérature ou même de télévision, changent un peu la donne. Mais ce que je vous livre ici c’est mon exposé tel que je l’ai fait il y a un peu moins d’une dizaine d’années. Si je devais le refaire aujourd’hui, nul doute que je changerais de nombreux éléments.
Je suis d’ailleurs convaincue que tout cela sera abondamment discuté dans ce topic.
II- Le Vampire dans la littératureLa première apparition significative du vampire dans la littérature est attribuée à John Polidori pour son roman
The Vampyre, adapté d’une nouvelle de Byron dont il était le médecin personnel. La base de l’histoire fut conçue durant le fameux « été hanté » de 1819, lors duquel Byron, Shelley et Polidori étaient en vacances ensemble à côté du lac Leman. Mary Shelley y écrira son
Frankenstein, et Byron,
The Burial repris ensuite par Polidori.
Depuis, la littérature compte de nombreux exemples dont :
Ligeia de Edgar Allan Poe,
La Famille Vourdalak de Alexis Tolstoi,
Varney le vampire ou la fête du sang de James Malcolm Rymer,
Le Horla de Maupassant...
La première femme vampire de la littérature (inspirée par Elizabeth Bathory) fut celle du roman
Carmilla de Sheridan LeFanu.
Avec la parution en 1897 du
Dracula de Braam Stoker, la légende des vampires prit sa forme moderne. Stoker révolutionne le mythe, reprend les thèmes éternels : démon, faiblesse humaine, mais introduit la psychologie et le sexe. Dracula deviendra au cours du 20ème siècle une icône cinématographique.
Des exemples plus récents incluent Anne Rice et ses romans de vampires dont Entretien avec un vampire est le premier tome, ainsi que Salem de Stephen King.
III- Le Vampire au cinémaL’histoire d’amour entre les vampires et le cinéma commence en 1922 avec Nosferatu de Murnau. Mais c’est Bella Lugosi, dans le Dracula de Ted Browning en 1931 qui transforma à jamais le démon monstrueux en une métaphore de la sexualité. Dracula/le vampire se fait voluptueux et raffiné, et ses attaques contre le cou des jeunes femmes sans défenses furent comparés à des actes de séduction. Dès lors, l’image du vampire séducteur s’imposa. Dans les années 50, la Hammer ressucite le genre avec Peter Cushing et Christopher Lee. Entre 1958 et 1973, Dracula sera le héros de pas moins de 8 films !
Il y eu en parallèle et par la suite beaucoup de petits films de vampires assez minable, le vampirisme étant devenu un thème très aimé pour les films d’horreur.
Puis plus récemment, il y eu :
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Dracula de Francis Ford Coppola (1992, avec Gary Oldman)
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Buffy contre les vampires de Fran Rubel Kuzui (1992) C’est le film qui donnera naissance à la série du même nom)
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Blade de Stephen Norrington (1998, avec Stephen Dorff et Wesley Snipe)
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Entretien avec un vampire de Neil Jordan (1995 avec Brad Pitt, Tom Cruise, Kirsten Dunst, Antonio Banderas) inspiré du roman de Anne Rice.
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L’ombre du vampire de E.Elias Merhige (2001, avec John Malkovich et Willem Dafoe), le film porte sur la génèse et le tournage du Nosferatu de Murnau.
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Les morsures de l’aube de Antoine de Caunes (2001, avec Guillaume Canet, Asia Argento, Gilbert Melki, José Garcia, Gérard Lanvin et Vincent Pérez)
Voilà, vous avez désormais l’intégralité de la partie de mon exposé qui se consacrait aux vampires ! J’enchainais ensuite sur la série Buffy et sur la mise en service des différentes mythologies (vampirirques, grecque, incas....) pour la construction de ce qui s’appelle désormais le buffyvers (ou mythologie whedonnienne, c’est au choix), et je concluais en disant que Whedon n’était pas le premier à se baser sur des mythologies anciennes pour construire un univers à part entière qui deviendrait à son tour ce que j’appellais une mythologie moderne.
J'ai bien conscience que cette introduction possède des lacuns notament pour ce qui est des manifestations plus récentes de l'engouement pour ce sujet, mais je compte sur vous pour m'aider à faire une sérieuse mise à jour