Tout ira mieux demain - Betty Smith

J'ouvre un topic séparé pour ce roman de Betty Smith. Je l'ai terminé hier et j'ai passé un très bon moment de lecture. Tout ira mieux demain est un parcours poignant de femme dans les années 1920 à Brooklyn. Le récit oscille entre la joie de vivre de son héroïne et la dureté de son époque, des moeurs et de son entourage. Margie Shannon, d'origine irlandaise catholique est une jeune fille qui prend son premier emploi au début du roman. Elle a tout juste 17 ans, est relativement naïve et s'émerveille de tout. Elle va se faire des amies, s'amouracher de son patron M. Prentiss, commencer à se faire jolie, vouloir sortir. Mais ses parents sont stricts et pauvres, chaque sou doit aider au foyer et il n'y a pas la place pour un nouveau manteau ou un bijou afin de parader au bureau. Puis Margie rencontre Frankie, un garçon qui la courtise. Nous suivons alors leur évolution : le mariage, la vie d'épouse au foyer, une grossesse, la rivalité de la belle-famille.

Ca ira mieux demain est empreint d'une grande mélancolie malgré le caractère jovial de son héroïne. Son seul désir est d'être aimée, elle l'avouera à la fin du roman, mais elle est jeune, fait de mauvais choix, se retrouve bloquée par sa condition, par l'époque, par le carcan de la société et les rumeurs de voisinage. Nous sommes à Brooklyn, entre communautés irlandaises, italiennes, juives. Il y a des règles explicites ou implicites, il y a un fossé entre l'envie de modernité et d'émancipation de Margie - pourtant si sage - et la société d'où elle vient, la tradition de sa famille. Heureusement, la fin du roman, après quelques rebondissements terribles, lui offrira peut-être une seconde chance, en tout cas elle prend son destin en mains...

Il y a des passages vraiment mémorables telles que ce chapitre au tout début du roman qui raconte comment la petite Margie, alors qu'elle n'a que 4 ans, s'est perdue dans Brooklyn. Cela dit tout de sa relation avec sa mère Flo et d'où elle vient. J'ai été aussi très marquée par un passage où la romancière décrit la joie de Margie d'avoir une montre bracelet. Pour elle c'est une vraie merveille, d'autant plus qu'elle lui a été offerte par son amoureux. Elle décrit avec beaucoup de détails la joie que cela lui procure, la façon dont cela lui permet de se faire valoriser au travail, d'entrer dans un moule aussi. Une petite chose si anodine pour nous qui est un tel trésor pour elle.
Il y a aussi bien sûr des chapitres très durs à la fin :

Spoiler:

Une vie simple de femme, une vie touchante. A découvrir.

J'ai ce roman dans ma PAL et je me réjouis encore plus de le lire après un avis aussi enthousiaste. 
J'ai hâte de retrouver la plume de Betty Smith après avoir adoré Le Lys de Brooklyn. Il me reste aussi à lire La joie du matin. Tu l'as lu ?

Emjy a écrit:

Il me reste aussi à lire La joie du matin. Tu l'as lu ?

Non pas encore mais je le ferai assurément.