Vivien Leigh de Anne Edwards

Vivien Leigh de Anne Edwards est une biographie parue en 1977 (et même traduite en français en 1978). Elle a été publiée à nouveau en anglais dans cette édition qui fait un peu penser à un livre auto-édité de pas trop mauvaise qualité. Mais à ma connaissance, il n'y a pas eu de révisions, ni d'ajouts, en tout cas, ce n'est pas précisé.
J'ai beaucoup aimé cette biographie même si j'ai quelques petites réserves.

J'ai découvert la vie de Vivien Leigh dont je ne connaissais que quelques bribes (je ne savais pas de quoi elle était morte par exemple). Et quelle vie extraordinaire ! Cette biographie se lit comme un roman et on tourne les pages avec avidité en se demandant ce qu'il va se passer ensuite. On découvre l'enfance peu banale de celle qui s'appelle encore Vivian. De son enfance en Inde, à son envoi dans un pensionnat anglais à l'âge de 7 ans, de ses multiples voyages en Europe, à ses déclarations extraordinaires : je serai une grande actrice, j'épouserai Laurence Olivier (alors qu'elle est déjà mariée), je devrai jouer Scarlett O'Hara. La première partie de sa vie est extrêmement intéressante.

Puis, il y a sa rencontre avec "Larry", leur fuite abandonnant chacun époux et enfant et cette passion l'un pour l'autre qui les fait parfois s'oublier un peu chacun. Mais évidemment, si Anne Edwards avait évoqué seulement leur histoire d'amour, cela ne m'aurait pas passionné. Elle décrit leur carrière hollywoodienne (avec ses échecs) et puis aussi et surtout leur carrière théâtrale, absolument passionnante avec ses choix artistiques et financiers qui les mettent parfois au bord du gouffre, sur fond de rivalité et d'admiration à qui sera l'acteur le plus reconnu (bien qu'ayant reçu 2 Oscar, Vivien se sentira toujours inférieure par rapport à la présence sur scène de Laurence Olivier). Et puis, il y a les crises de Vivien qui sera diagnostiquée maniaco-dépressive avec pour traitement régulier des électrochocs. Tout d'abord, il y a le déni d'Olivier puis son impuissance, les crises étant plus violentes quand il est là. Vient ensuite leur séparation. Vivien Leigh trouve du réconfort auprès de Jack Merivale qui va la soutenir et l'accompagner.

Au sujet de mes réserves, il y a tout d'abord la description des problèmes de Vivien qui est forcément datée des années 70 où ses crises sont souvent qualifiées de crise d'hystérie. Il n'est pas fait mention de ses rencontres avec des psychiatres (notamment Ralph Greenson, qui n'est pas encore le psychiatre de Marilyn Monroe). De même, il m'a semblé que la description des relations avec tout le monde était quand même un peu idéalisé (tout le monde aime Vivien malgré ses crises) mais si j'ose espérer pour elle qu'effectivement elle a eu des amis sincères, cela m'étonnerait que tout ait été aussi idyllique que cela. Lors de la postface, il est précisé que Anne Edwards s'est beaucoup appuyé sur les témoignages de Jack Merivale et des proches de Vivien (à l'exception d'Olivier) ce qui explique que cette biographie passe sans doute sous silence quelques aspects mais comme c'est précisé cela ne me dérange pas trop.

Il n'empêche que je lirai d'autres livres sur elle. J'aimerai bien trouver les mémoires de Laurence Olivier (évidemment épuisé) et j'ai le livre sur Vivien de Kendra Bean Il y a aussi une biographie de 2019 (Dark star) qui me tente beaucoup.

@Shelbylee
Cette biographie me semble très intéressante, même si, comme tu le dis, elle est assez datée.
Je connais un peu sa vie à travers l'autobiographie de Laurence Olivier, un livre sur le tournage de Autant en emporte le vent et les récits qu'à fait Tennessee Williams de son interprétation dans Un tramway nommé désir, mais j'admets que la fin de sa vie est rarement évoquée.

Shelbylee a écrit:

Au sujet de mes réserves, il y a tout d'abord la description des problèmes de Vivien qui est forcément datée des années 70 où ses crises sont souvent qualifiées de crise d'hystérie. Il n'est pas fait mention de ses rencontres avec des psychiatres (notamment Ralph Greenson, qui n'est pas encore le psychiatre de Marilyn Monroe). De même, il m'a semblé que la description des relations avec tout le monde était quand même un peu idéalisé (tout le monde aime Vivien malgré ses crises) mais si j'ose espérer pour elle qu'effectivement elle a eu des amis sincères, cela m'étonnerait que tout ait été aussi idyllique que cela. Lors de la postface, il est précisé que Anne Edwards s'est beaucoup appuyé sur les témoignages de Jack Merivale et des proches de Vivien (à l'exception d'Olivier) ce qui explique que cette biographie passe sans doute sous silence quelques aspects mais comme c'est précisé cela ne me dérange pas trop.

Il n'empêche que je lirai d'autres livres sur elle. J'aimerai bien trouver les mémoires de Laurence Olivier (évidemment épuisé) et j'ai le livre sur Vivien de Kendra Bean  Il y a aussi une biographie de 2019 (Dark star) qui me tente beaucoup.

Le côté "crise hystérique" fait un peu peur
J'ai la chance d'avoir lu l'autobiographie de Laurence Olivier (Confessions of an Actor: Laurence Olivier an Autobiography est disponible en VO sur Amazon) et on voit un peu l'envers du décors.
Tu as raison de douter du côté "tout le monde aime Vivien malgré ses crises", Laurence Olivier en parle dans son autobiographie et mentionne le soutien de ses amis et la tristesse de ces derniers en le voyant seul avec elle, surtout quand elle se montrait violente.
Ce qui m'avait le plus surpris dans cette biographie, c'est qu'après des années de passion, elle a annoncé un jour à Laurence Olivier qu'elle ne l'aimait plus, mais que cela ne la gênait pas de rester amis du moment qu'ils pouvaient aller voir ailleurs...  La stupéfaction de L.Olivier est très grande.

Est-ce que cette biographie parle de son rôle dans Un tramway nommé désir?

Diana a écrit:

Le côté "crise hystérique" fait un peu peur

Après, c'est vraiment plus le terme qui revient beaucoup et le manque de vocabulaire adéquate pour qualifier les crises, mais Anne Edwards reste tout de même assez empathique.

Diana a écrit:

J'ai la chance d'avoir lu l'autobiographie de Laurence Olivier (Confessions of an Actor: Laurence Olivier an Autobiography est disponible en VO sur Amazon) et on voit un peu l'envers du décors

Je ne la vois que chez un revendeur du marketplace que je ne connais pas du tout. Je suis toujours un peu méfiante.
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Diana a écrit:

Tu as raison de douter du côté "tout le monde aime Vivien malgré ses crises", Laurence Olivier en parle dans son autobiographie et mentionne le soutien de ses amis et la tristesse de ces derniers en le voyant seul avec elle, surtout quand elle se montrait violente.
Ce qui m'avait le plus surpris dans cette biographie, c'est qu'après des années de passion, elle a annoncé un jour à Laurence Olivier qu'elle ne l'aimait plus, mais que cela ne la gênait pas de rester amis du moment qu'ils pouvaient aller voir ailleurs...  La stupéfaction de L.Olivier est très grande.

Anne Edwards évoque la difficulté pour Laurence Olivier de gérer les crises et elle précise que les crises sont même plus importantes quand il est là et le fait que ça l'éloigne aussi de Vivien car elle semble mieux se porter parfois sans lui. Elle n'évoque le fait qu'elle dit qu'elle ne l'aime plus, mais l'autobiographie d'Olivier n'était pas encore publiée et il refusait absolument de parler d'elle.

Diana a écrit:

Est-ce que cette biographie parle de son rôle dans Un tramway nommé désir?

Oui son rôle est bien évoqué. Vivien était une grande lectrice et un peu comme pour Scarlett, elle était persuadée que le rôle de Blanche était pour elle. C'est d'ailleurs assez impressionnant cette conviction. La pièce de théâtre dans laquelle elle a jouée à Londres est évoquée, Kazan et Tennessee Williams aussi. Je trouve vraiment tous les aspects sur le cinéma intéressants.

Je l'ai lu il y'a quelques années dans sa version française et comme le titre l'indique Vivien Leigh a eu une "vie déchirante"

Le livre traite de beaucoup de sujets : sa passion du théâtre, Larry ou encore de sa maladie (surtout due à une tuberculose mal soignée). Shelbylee à tout dit





J'ai aimé cette biographie même si je la trouve trop romanesque et trop "pro-Vivien". Mais elle a le mérite d'être la seule (je crois) traduite en français. J'ai lu celle de Kendra Bean et j'ai encore celle d'Alexandre Vickers.