Le facteur sonne toujours deux fois de Tay Garnett (1946)

Le facteur sonne toujours deux fois est l'adaptation d'un livre de James M. Cain à qui l'on doit aussi (entre autres) Mildred Pierce et Assurance sur la mort.

Les Smith tiennent un diner / station service dans une petite ville proche de Los Angeles.
Frank Chambers, un homme qui vagabonde de ville en ville à la recherche d'un emploi, voit un panneau demandant de l'aide pour le restaurant.
Il entre et tombe sous le charme de la sculpturale Cora, la femme du patron qui est beaucoup plus jeune que ce dernier.
Frank décide de rester et se rapproche de plus en plus de Cora.
Un jour, ils décident de partir ensemble, mais Cora renonce car elle a peur de perdre son confort. Ils voient ensuite Nick, son mari, échapper de peu à un accident. Une idée leur vient alors à l'esprit : et si ils le faisaient disparaître ?

J'avais des a priori complètement faux sur ce film. Je pensais que c'était plutôt un drame passionnel sur une séduction (et qu'il y avait un facteur )
Mais en fait, on est dans un drame hitchcockien avec des personnages qui veulent commettre un meurtre. On a aussi le droit à une enquête policière et un film de procès. Et la fin est un chef d'oeuvre d'ironie.


Le film est surtout célèbre pour le rôle de femme fatale de la sublime Lana Turner. D'ailleurs, le premier plan où elle apparaîtr correspond à cette photo où la caméra part de ses pieds puis remonte le long de ses jambes.
A noter que Cora est habillée tout en blanc pendant quasiment tout le film à l'exception de quelques tenues noires (qui sont évidemment révélatrices de quelque chose).
Le film a du beaucoup choquer à l'époque puisqu'il s'agit d'une femme adultère, qui trompe son mari sous ses yeux et projette de le tuer avec son amant.
Mais c'est beaucoup plus subtil que cela. Cora apparaît à la fois comme manipulatrice mais aussi comme victime des hommes. D'ailleurs, on ne sait pas lequel de Frank ou de Cora manipule le plus l'autre.


Il y a aussi énormément d'humour noir dans ce film

Spoiler:

La fin est un petit bijou d'ironie

Spoiler:

Et on a l'explication de cette fameuse histoire de facteur, même si je l'aurais placée plus tôt dans le film.

Plus j'y pense, plus j'aime ce film.
J'aurais bien lu le livre, mais il semble une fois de plus épuisé.

Chouette présentation !
Je garde un bon souvenir de ce film. Lana Turner y est saisissante. J'aimerais bien le revoir à l'occasion, j'espère que le dvd est dispo à la bibli …
De James M. Cain, je n'ai lu que Mildred Pierce que j'avais beaucoup aimé. J'ai vu que Gallmeister avait réédité Assurance sur la mort, il faudrait qu'ils en fassent de même pour ses autres titres !

Je pense que je vais regarder son adaptation par Billy Wilder avant. Mais pas tout de suite parce que j'ai un peu peur que ça se ressemble dans l'histoire.

J'étais d'ailleurs persuadée que Gallmeister avait aussi réédité Le facteur, je ne sais pas pourquoi

Il y a une édition Folio (épuisée) avec cette magnifique couverture J'imagine la tête des gens qui le lisent et qui découvrent l'histoire