The confession of young Nero de Margaret George

The confession of young Nero est la nouvelle autobiographie fictionnelle de l'écrivain américaine Margaret George.
Elle a déjà écrit Helen of Troy, The memoirs of Cleopatra et une autobiographie d'Henry VIII.


Ce nouveau livre, première partie de la vie de l'empereur Neron (une deuxième partie devrait suivre prochainement) a, l'auteur l'indique dans sa postface, le but de réabiliter Neron, dépeint sous des traits le plus souvent tyrannique en littérature ou film.
L'auteur souligne d'ailleurs que les trois seules sources de la vie de Neron ont été écrite longtemps après sa mort (dont une 200 ans après), sous d'autres dynasties impériales, donc sont sujettes à caution.

The confession of Young Nero commence lors qu'il encore jeune enfant, sous le reine de son oncle Caligula, et se termine à l'incendie de Rome.

La peur et la méfiance domine le début du livre. Neron, dont la mère Agripinna est exilée par son frère, vit chez une grande tante paternelle et évite le plus possible d'être à porté de vue de l'empereur qui a la fâcheuse tendance de se méfier de tout le monde.
A peine celui-ci tué, Neron retrouve sa mère    et va vivre avec elle, tentant de vivre le plus possible la vie d'un jeune romain (en s'entrainant à faire du sport, en s'instruisant avec des tuteurs) quand sa mère est bien déterminée à le voir hériter du titre impérial.
Que le nouvel empereur Claudius soit marié avec Messaline et père de deux enfants en bonne santé en semble pas du tout l'arrêter...

Sans vouloir dévoiler toute l'Histoire ou les trahisons, les empoisonnements et les exils forcés sont monnaies courante, ce livre est passionnant car il révèle une facette de Neron que l'on ne connait pas forcement: il est devenu  Empereur à 16 ans, il s'est passionné dès son plus jeune âge pour les arts et a joué en public de la cithare et était un admirateur des courses de chariots.

On le voit grandir avec comme tuteur Sénèque, tomber amoureux, être obligé de sa marier avec une femme qu'il n'aime pas, et admettre, petit à petit, que l'on ne peut pas régner sans faire quelques compromis...

A noter que dans l'édition MacMillan que j'ai lu (en VO), un arbre généalogique très complet peut aider car la consanguinité au sein de la dynastie de Claudio-Julien donne le tournis
Que Neron puisse avoir comme ascendant à la fois la fille ainée de Marc Antoine et d'Octavia (sa grand-mère du côté paternel) et la fille cadette de Marc Antoine et d'Octavia (son arrière grand mère du côté maternel) peut interpeller le lecteur.
Tant de consanguinité.. est-ce bien raisonnable?

Tu me donnes envie de lire ce livre, Diana! J'adore les romans historiques, et celui-ci a l'air passionnant

J'avais lu l'autobiographie d'Henry VIII de Margaret George, que j'avais bien apprécié dans l'ensemble. Je la trouvais malgré tout fort biaisée dans sa représentation d'Henry VIII, comme si elle voulait le montrer sous un certain jour, en dépit d'événements ou témoignages qui montrent le contraire. Est-ce que tu avais cette impression envers Néron?

@LilyBart
J'avais la même crainte en fait
J'ai déjà eu ce problème avec The sunne in splendour, un roman historique de Sharon Penman qui réhabilite Richard III.
L'auteur en fait tellement trop qu'à la fin, cela ne devient plus très crédible et devient un peu écœurant (alors que je suis toute disposée à croire que Richard III n'est pas le monstre sanguinaire rapporté par Shakespeare et autres...)

Pour Neron, c'est beaucoup plus nuancé
J'ai surtout aimé l'autobiographie de Margaret George a écrit sur Hélène de Troie (topic ici: et était assez confiante concernant l’honnêteté de l'auteure.

Neron y apparait sous un angle assez positif, puisqu'on le suit très jeune. Le livre commence quand il est jeune enfant, terrifié par son oncle Caligula et continue jusqu'à son accession au trône à 16 ans et le début de son règne.
Cela n’exclue cependant pas le côté sombre de Neron, concernant l'exil ou l'empoisonnement de certaines personnes gênantes et le peu d'état d'âme qu'il a en devenant empereur alors qu'il n'était pas du tout premier dans l'ordre généalogique.

Ce que tu dis me rassure Je note ce titre et le tenterai prochainement!

Citation :

1er siècle après J.-C. Dans l'Empire romain, nul n'est à l'abri de la trahison : homme, femme ou enfant. Et encore moins Néron, dont l'héritage royal attise toutes les convoitises. Son oncle, l'empereur fou Caligula, essaye de le noyer alors qu'il a trois ans. Depuis cet épisode funeste, le jeune prince, sensible et cultivé, doit chaque jour déjouer les tentatives d'assassinats et les complots. Mais le pire danger vient de sa propre mère, l'incestueuse Agrippine, qui a empoisonné son époux, l'empereur Claude, et veut désormais contrôler l'empire. Néron en tire alors une terrible leçon : mieux vaut être craint que mort... Dans ce roman haletant, Margaret George, la reine du roman historique, révèle l'incroyable enfance de l'un des plus célèbres souverains de l'Histoire.

Le livre est sorti en juin chez Tallandier.

J'avais essayé de la gagner (mais pas réussi )

@Shelbylee
La couverture ne me plait pas beaucoup, elle fait assez vieillotte...
Par contre, j'espère que tu pourras lire cette autobiographie fictionnelle, elle vaut le coup

J'ai réussi à le commander chez Gibert d'occasion à 7€30.
Je suis ravie

Shelbylee a écrit:

J'ai réussi à le commander chez Gibert d'occasion à 7€30.
Je suis ravie

Super
J'espère qu'il te plaira.

Je l'ai terminé et j'ai adoré !
Je donnerai un avis plus détaillé demain, le temps de digérer un peu ma lecture  (j'ai lu plus de 300 pages aujourd'hui, sachant qu'elles sont assez denses mais impossible de le lâcher).

As-tu lu le Tome 2 Diana ?

J'espère qu'il sera traduit en français rapidement.

Shelbylee a écrit:

Je l'ai terminé et j'ai adoré !
Je donnerai un avis plus détaillé demain, le temps de digérer un peu ma lecture  (j'ai lu plus de 300 pages aujourd'hui, sachant qu'elles sont assez dense mais impossible de le lâcher).

As-tu lu le Tome 2 Diana ?

J'espère qu'il sera traduit en français rapidement.

Merci beaucoup pour ce post, Shelbylee, tu me rappelles ainsi que j'ai le tome 2 dans ma PàL... je n'y pensais plus, mais le voici remonté tout en haut !

Shelbylee a écrit:

Je l'ai terminé et j'ai adoré !
Je donnerai un avis plus détaillé demain, le temps de digérer un peu ma lecture  (j'ai lu plus de 300 pages aujourd'hui, sachant qu'elles sont assez dense mais impossible de le lâcher).

As-tu lu le Tome 2 Diana ?

J'espère qu'il sera traduit en français rapidement.

Je suis impatient de lire ton avis plus détaillé
Je n'ai pas encore eu l'occasion de lire le tome 2, mais c'est prévu

Dans ce livre, Margaret George fait le choix de raconter l'histoire à la première personne du singulier. C'est donc Néron lui-même qui nous raconte sa vie depuis l'âge de 3 ans jusqu'à l'incendie de Rome.
C'est un portrait tout en nuances que nous livre Margaret George. Nous suivons les pas du jeune garçon qui a des passions plus grecques que romaines (la lutte, la course, la musique) qui se rêve artiste mais qui va se retrouver malgré lui au milieu des luttes de pouvoir notamment à cause de sa mère Agrippine qui fait tout pour devenir la femme la plus importante de l'Empire.
Néron, d'abord jouet des intentions de sa mère, va se révéler aussi roué qu'elle.

Margaret George nous entraîne dans une fascinante plongée dans les coulisses du pouvoir où Néron pense n'avoir le choix qu'entre tuer ou être tué. On a beau connaître l'histoire, cela se lit presque comme un thriller tellement les crimes et les trahisons sont nombreux.

Au delà de cet aspect, il y a aussi une reconstitution minutieuse de la vie à Rome et dans l'Empire. J'ai adoré les descriptions des endroits que je connais bien et de tous ceux que je ne connais pas. Les personnages dont tout le monde connaît le nom prennent corps sous nos yeux : Caligula, Messaline, Britannicus, Sénèque, Pétrone, Poppée, Boudicca ou encore Paul de Tarse.

J'ai adoré me promener à Baïes, à Cumes, à Antium et à Pompéi surtout en ces temps où l'on ne peut pas se déplacer.

J'ai trouvé de nombreux passages vraiment saisissants comme les nombreuses tentatives (et réussites !) d'assassinats en particulier la mise en scène de celui d'Agrippine. J'ai aussi beaucoup aimé le passage sur Boudicca et sa révolte (que je ne plaçais pas en même temps que Néron).

Je dirais juste que je trouve le portrait d'Agrippine un peu trop à charge (même si évidemment c'est loin d'être une sainte). Je compte d'ailleurs lire sa biographie par Virginie Girod.

J'ai trouvé ce portrait de Néron convaincant en tant que personnage de roman évidemment. On sent la solitude, le poids du pouvoir, le destin contrarié, mais aussi le basculement de la personnalité et la perte de repères jusqu'à considérer le meurtre comme un rite de passage familial.

Ce serait sans doute un coup de coeur si j'avais pu enchaîner avec la suite. Je croise les doigts pour que les éditions Tallandier la publie rapidement.

J'ai hâte d'avoir ton avis Arwen !

J'avais déjà noté ce livre dans ma wishlist, et avec ton avis Shelbylee, je pense que je ne vais plus trop tarder à le lire !

Shelbylee a écrit:

Au delà de cet aspect, il y a aussi une reconstitution minutieuse de la vie à Rome et dans l'Empire. J'ai adoré les descriptions des endroits que je connais bien et de tous ceux que je ne connais pas. Les personnages dont tout le monde connaît le nom prennent corps sous nos yeux : Caligula, Messaline, Britannicus, Sénèque, Pétrone, Poppée, Boudicca ou encore Paul de Tarse.

C'est ce qui m'attire le plus. Lire des romans historiques, s'ils sont bien exécutés, c'est voyager dans le temps, et apparemment celui-ci y réussit plutôt bien !

Vraiment ce sera un coup de coeur je pense quand j'aurais tout lu, mais là j'ai tellement envie de lire la suite !
Je finirai en anglais si la traduction se fait trop attendre !

@Shelbylee

Citation :

Je dirais juste que je trouve le portrait d'Agrippine un peu trop à charge (même si évidemment c'est loin d'être une sainte). Je compte d'ailleurs lire sa biographie par Virginie Girod.

J'ai trouvé ce portrait de Néron convaincant en tant que personnage de roman évidemment. On sent la solitude, le poids du pouvoir, le destin contrarié, mais aussi le basculement de la personnalité et la perte de repères jusqu'à considérer le meurtre comme un rite de passage familial.

On voit Agrippine du point de vue de son fils, donc c'est très partial. Cette relation très puissante est très marquante dans ce livre.
J'ai beaucoup apprécié le glissement dont tu parles, avec Néron, qui , lentement, se résout à faire ce que fait tout son entourage, tuer/trahir/dénoncer pour régner, alors qu'au début du livre, il est plus en retrait, il se cultive, s'éloigne tant qu'il peut de sa mère etc..

Je n'ai pas encore lu la suite, mais ton avis me redonne envie de replonger dans la vie de Néron. Le titre de cette deuxième partie me plait beaucoup.

Oui c'est vrai tu as raison, c'est sa version à lui, donc forcément, c'est plus à charge pour Agrippine.

J'ai vraiment hâte de lire la suite, surtout vu le documentaire que j'ai regardé, je ne doute pas que Margaret George aura rendu cela passionnant.

Au pire, je le lirai en anglais si les éditions Tallandier ne se décident pas à le publier.