La partie de chasse d'Isabel Colegate

Ce roman publié en 1980 mais qui se passe dans l'Angleterre edwardienne a inspiré de nombreux auteurs et scénaristes (dont Julian Fellowes pour son Gosford Park). Il a été publié chez Belfond vintage et vient de sortir en poche chez 10 18. L'occasion peut-être de découvrir ce roman qui fait figure de référence pour beaucoup en Angleterre

Citation :

Angleterre, automne 1913. La grande partie de chasse traditionnelle bat son plein sur les terres de Sir Randolph, pour le plus grand plaisir de ses invités. Mais, cette fois, flirts, rivalités et trahisons vont avoir raison de l'étiquette et provoquer ce que tout bon aristocrate se doit d'éviter à tout prix : un scandale. Grand classique de la littérature anglaise du XXe siècle, La Partie de chasse dépeint avec une délicieuse cruauté les derniers jours d'une aristocratie dépassée, sourde aux premiers échos de la Grande Guerre, accrochée avec la force du désespoir aux vestiges de sa splendeur d'antan.

" En tant que scénariste de Gosford Park, je n'ai jamais caché la dette immense que j'ai envers Isabel Colegate. " Julian Fellowes

Le roman est aussi disponible en VO chez Penguin :

Ca fait longtemps que j'ai noté ce titre dans ma liste de futures lectures suite à de bonnes critiques, mais je ne l'ai toujours pas lu... Je vais essayer d'y remédier au plus vite !

Je n'en avait pas entendu parler, il me parait très intéressant.
Le résumé me fait penser à Gosford Park.
J'aime beaucoup la couverture Penguin

Mince, j'aurais du attendre un peu avant de l'acheter !!! D'autant plus que je ne l'ai toujours pas lu....

Je vais le rajouter à ma liste.
Le thème est l'histoire me font beaucoup penser à la Règle du jeu de Jean Renoir, un de mes films préférés (en tout cas dans les films français).

Je note également, ça risque de me plaire !!

Merci pour l'info... A ma grande honte, je ne connaissais pas ce roman.

Je viens de dévorer ce livre et je me demande pourquoi je ne l'ai pas lu plus tôt, on ne peut pas faire plus british dans l'âme pourtant !

Ce roman, publié en 1980, a des allures de classique anglais. Il s’agit d’un récit dans la plus pure tradition edwardienne qui se déroule plusieurs jours à la campagne, lors d’une partie de chasse organisée dans le domaine de Sir Rodolph.
L'auteur qui est héritière d'une grande famille ne se contente pas d'être une simple observatrice d'un certain mode de vie et des mœurs de l'aristocratie anglaise du début du siècle. Telle un metteur en scène avisé, elle crée aussi du suspens, laissant monter une certaine tension et installant des dynamiques intéressantes entre les différents et nombreux protagonistes. Le récit dresse des portraits plein de finesse et sans fioritures. Sous sa plume, les lord, lady, garde chasses et domestiques apparaissent avec leurs faiblesses et leurs grandeurs. Certains ne sont pas dénués de ridicule mais aucun est une caricature. Entre rivalités masculines, flirts, adultères, confrontations sociales et culturelles, c'est tout un microcosme qui prend vie entre ces pages. Même si le roman garde un petit côté suranné, il est vibrant du début à la fin.
Isabel Colegate dresse un constat subtil, ironique mais aussi mélancolique de la fin de règne inéluctable d'une société qui ignore encore qu'elle se rapproche peu à peu d'un conflit mondial et d'un renversement des valeurs.
Ce roman est construit et écrit avec sobriété et finesse. Il n'a pas la grandeur ni le romanesque d'un autre roman "edwardien" tel que The Go-Between de LP Hartley par exemple mais il propose une critique sociale assez fascinante.

Encore une fois, tu me donnes très envie Emjy! Je prends note pour une future lecture

J'ajoute que le dénouement est particulièrement réussi !

C'est décidé, je le lis enfin cet été

merci pour cette critique alléchante! ça me donne encore plus envie!

Emjy a écrit:

Isabel Colegate dresse un constat subtil, ironique mais aussi mélancolique de la fin de règne inéluctable d'une société qui ignore encore qu'elle se rapproche peu à peu d'un conflit mondial et d'un renversement des valeurs.

Cette description me ramène à un passage dans Autant en emporte le vent où l'auteure décrit la fin d'un mode de vie avec l'entrée en guerre du Sud dans la guerre de Sécession. En tout cas, je me note ce titre dans un coin de la tête. J'ai déjà tellement de livres à lire, et je ne parle pas de ma wish list qui ne cesse d'augmenter

J'ai un peu honte de passer après l'avis élogieux d'Emjy car j'ai été plutôt déçue par ce roman

Cela faisait longtemps que je voulais le lire, attirée par le fait qu'il ait inspiré Julian Fellowes pour Gosford Park (film que j'aime énormément) et je m'attendais aussi à y trouver un peu de l'esprit "Downton Abbey". Je l'ai malheureusement trouvé incroyablement long et lent, je l'ai lu en entier car je déteste laisser un livre en plan mais j'ai par moments vraiment dû me forcer à poursuivre ma lecture...
C'est dommage parce qu'il y avait de bonnes idées : l'ambiance typiquement british bien sûr mais aussi la possibilité de plonger dans l'univers de cette aristocratie britannique qui vivait son chant du cygne dans les années 1910. Il y a aussi des répliques et des situations assez mordantes, on se rend vite compte que c'est un milieu assez hypocrite et très basé sur l'apparence (chacun a ses défauts dans la vie privée).

Je ne sais pas si je compare l'incomparable, mais je trouve que les romans de Nancy Mitford sont plus réussi dans l'aspect critique de l'aristocratie anglaise...

Qu’est-ce que j’ai adoré ce livre ! Tout m’y a plu : l’atmosphère de manoir anglais à l’époque edwardienne, la narration en patchwork qui va d’un personnage à l’autre, l’écriture élégante et très visuelle, le raffinement de l’étude qui est faite des personnages, les personnages eux-mêmes. Ce n’est pas exactement un roman à intrigue, puisqu’il ne se passe finalement pas grand-chose. Mais c’est plutôt un ensemble de portraits d’une grande finesse, sur fond d’une représentation très détaillée de ce qu’était une partie de chasse chez les riches de cette époque. Et je n’ai pas ressenti un seul moment d’ennui. L’écriture est simplement magnifique, et le réalisme est surprenant. Chaque personnage est fascinant à sa manière, et tout le monde reçoit la même attention de la part de l’auteure : du richissime lord au garde forestier, en passant par les enfants et la femme de chambre, c’est tout un microcosme qui prend vie. Et ce ne sont pas seulement les aspects glorieux qui sont passés au peigne fin, les côtés moins reluisants sont aussi abordés (injustices, inégalités sociales, hypocrisie…). Je n’ai jamais eu l’impression de pénétrer au cœur de l’époque edwardienne avec autant de réalisme.

En le refermant, j’envisageais déjà de le relire, juste pour me délecter de la prose élégante de l’auteure encore un peu. Je ne m’y suis pas remise immédiatement, mais je suis certaine que je relirai ce livre un jour