The Office US

J’ouvre un topic à une série un peu méconnue sur ce forum. C’est ma plus grande découverte en terme de comédie depuis un moment. Au départ il y a une série britannique aussi intitulée The Office, puis une version américaine diffusée sur NBC depuis déjà six saisons maintenant. La première ne comportait que six épisodes, mais grâce à un succès grandissant cette série s’est affirmée de l’autre côté de l’Atlantique comme une des plus drôles et des plus appréciées.

La série est filmée comme si une équipe de tournage suivait les employés de l'entreprise, un peu comme une télé-réalité ou un reportage. Nous sommes dans l’univers de Dunder Mifflin, une entreprise de papier. Il y a Michael, le patron, qui affiche une tasse « world's best boss » sur son bureau et est d’une mauvaise foi imparable. Il désire être le centre de l’attention, toujours, et son humour est d’un niveau pitoyable mais irrésistible. Tour à tour pathétique ou attachant il est le pivot de l’équipe.
Il y a Jim, simple vendeur qui s’avère étrangement intelligent pour un tel poste. Drôle, cynique il lance souvent des regards désespérés au spectateur qui s’identifie tout de suite à lui. Il est amoureux de Pam la réceptionniste qui est malheureusement déjà fiancée, depuis des siècles ! Peu à peu leur relation va évoluer et Jim et Pam vont devenir JAM, les petits fiancés de l’Amérique. Il y a aussi une ribambelle d’employés tout plus fainéants les uns que les autres : Stanley, Angela, Ryan, Kevin, Phyllis, Kelly, Meredith, Toby, Oscar et surtout Dwight, un arriviste de première, légèrement psychopathe sur les bords. Au fil des saisons on découvre aussi de nouveaux personnages, dont Erin et Andy.

Dans ce bureau on en fait le moins possible. Leur boulot c’est de vendre des ramettes de papier. Mais leur quotidien c’est des jeux olympiques de service, des concours en tout genre, des réunions toutes plus absurdes les unes que les autres. On apprend à utiliser de façon inattendue des fournitures de bureau, et on écoute les blagues sexistes, racistes et homophobes de Michael.
C’est très drôle et pas si bête. Notamment dans les dernières saisons puisque la crise financière est explicitement évoquée et l’entreprise de nos amis régulièrement sujette à fusion, démantèlement et rachat. L’équipe brasse souvent de l’air mais retombe toujours sur ses pieds, grâce à un Michael pas si méchant et un soutien à toute épreuve. On rit souvent jaune, c’est presque toujours potache, mais si peu orthodoxe qu’on ne peut qu’adhérer. Il faut absolument découvrir la série en VO car j’ai eu l’occasion d’entendre un doublage en français et c’est un massacre.

La septième saison démarre la semaine prochaine, la dernière de Steve Carell, et on devine que la série peut ne pas se remettre d’un tel départ. Je suis très fan car c’est vraiment une sitcom qui donne le sourire et qu'on peut regarder en boucle. Chaque épisode a des répliques cultes et des scènes d’anthologie. Ce qui me fait particulièrement glousser c’est toutes les mauvaises blagues que Pam et Jim font à Dwight. Et ce que j’aime particulièrement c’est la banalité de tous ces personnages. Ils sont ringards, souvent ploucs et pourtant tellement attachants ! La série va loin dans les stéréotypes et l'humour gras et c'est une sorte de condensé explosif de toutes les bêtises et l'ennui qui peuvent envahir les pires entreprises imaginables. Quand on voit les affiches ou seulement quelques minutes d’une vidéo on se dit que c’est un peu crétin et on ne saisit pas l’engouement autour de ce bureau. Mais au bout de quelques épisodes la mayonnaise prend et on en vient à anticiper les fameux « That’s what she said » de Michael
D'autres adeptes?

Je ne sais plus dans quelle saison cela se déroule mais j'adore l'épisode où Jim et Pam font croire à Dwight que son moi du futur entre en communication avec lui à travers le fax et internet! Je regarde la saison diffusée en ce moment aux Etats-Unis et malgré le départ de Steve Carell la série ne s'en sort pas trop mal. Tu as de la chance Jo si tu bosses dans une ambiance à la Office!

Je continue à suivre la série mais c'est vrai que ce n'est plus pareil depuis que Michael est parti. Il reste quelques bon gags mais on est loin des premières saisons. Je crois que l'équipe d'écriture et de production a pas mal changé ces dernières années et cela se ressent. Récemment j'ai quand même bien aimé le gag où Dwight fait croire que Clarck est son fils pour valider un contrat avec une entreprise père et fils. En revanche le point noir c'est qu'ils éloignent Pam et Jim, ce qui n'est pas la première fois certes, mais il y a de l'eau dans le gaz et ça c'est inquiétant pour les fans du Jam!
J'ai lu la biographie de Mindy Kaling, qui joue Kelly Kapoor dans la série, et j'ai trouvé ça vraiment pas mal. Le titre est Is everyone hanging out without me? Elle raconte son enfance et son parcours dans l'univers des auteurs de comédie, et c'est plutôt drôle. Il y a même des passages franchement tordants. Je ne savais pas mais elle était auteur et productrice sur The Office. Il y a d'ailleurs toute une partie consacrée à cette aventure et j'ai appris quelques trucs. On découvre un peu le monde des auteurs de télé et la genèse de The Office US. C'est elle qui a écrit l'épisode où Michael renverse Meredith alors qu'il explique aux caméras l'importance de prendre soin de ses employés! C'est l'une des séquences que je trouve les plus drôles. Elle dit aussi que John Krasinski est aussi cool que Jim et que Steve Carell est absolument adorable! Je savais que Steve Carell était co-producteur sur la série, en revanche j'ai découvert que Paul Lieberstein, qui joue l'étrange Toby, était un des showrunner de la série. Kelly n'était pas mon personnage préféré mais elle était quand même bien cinglée! Dommage qu'elle soit partie. Actuellement j'aime beaucoup le personnage d'Erin. Sa naïveté complètement décalée en fait un personnage très attachant, surtout moins potache que d'autres.

Après avoir suivi la totalité des saisons de The Office US, avec plus ou moins de joie (surtout depuis le départ de Michael), et à quelques semaines de la fin de la série, j'ai enfin pris le temps de découvrir la version originale britannique.


Mes impressions sont forcément orientées par mon affection pour la version américaine, qui a connu un meilleur développement et a eu le temps d'installer ses personnages et ses intrigues. À côté, la version britannique, avec douze épisodes et un spécial Christmas fait pâle figure. Avec si peu de temps les scénaristes ne peuvent pas développer autant chaque personnage. Ils se sont donc concentrés sur David (le boss), Tim (l'original de Jim), Gareth (un Dwight anglais, militaire, un peu moins psychopathe) et Dawn (la réceptionniste). La version américaine a complètement copié la trame principale et ses personnages principaux. David dirige comme il l'entend une équipe de vendeurs de papier, Tim est le gars plutôt malin qui se demande tous les jours ce qu'il fait là, Gareth le dingue, lèche-bottes. Dawn est la réceptionniste, fiancée depuis trop longtemps à un type qui travaille aussi dans l'entreprise et qui a laissé tomber ses aspirations artistiques. Tout cela est très semblable et la fusion avec une autre branche de la boîte, ainsi que des problèmes financiers qui mettent le poste du boss en danger, était déjà dans la version anglaise, dans la seconde saison pour être précise.

Il est difficile de comparer deux versions d'une série, dont l'une a bénéficié de davantage de saisons pour s'installer et qui a développé toute une mythologie propre. Je dirais tout de même que pour moi ce qui a permis à la série américaine de prendre son envol c'est le traitement donné au personnage du boss. Michael (version US) est un David (UK) plus sympathique, dont l'humour - même s'il demeure bien potache - n'est pas aussi vulgaire. Lorsque j'ai regardé The Office UK je me suis prise d'affection pour Tim, Dawn et Gareth, mais absolument pas pour le personnage joué par Ricky Gervais. Ce comédien ne me plaît pas. Je trouve sa version du personnage plus pervers, plus vulgaire. Steve Carrel a une sympathie naturelle qui fait que malgré la mauvaise foi du personnage on ne peut que l'apprécier. La grande différence c'est qu'on sent que Michael aime ses collègues, et s'il essaie de se vanter devant les caméras, c'est surtout afin d'être respecté par ses employés. David semble avoir moins d'empathie pour eux. Dans la version US Michael trouve Jim très cool par exemple et il essaie toujours de bien se faire voir par lui, de plus au fil des saisons il développe une amitié très touchante avec Pam.

La version anglaise est très bien écrite et plutôt drôle, avec des comédiens excellents et des idées très bien développées. Les américains ont quasiment tout repris et ont réussi à mieux installer leurs personnages secondaires et des gags et répliques cultes. Peut-être que The Office UK aurait eu le même sort si la télévision anglaise lui avait offert une saison ou deux de plus.

Je ne sais pas s'il vaut mieux voir la version anglaise avant l'adaptation américaine. Lorsque, comme moi, on la regarde en second, cela amène un regard assez nostalgique, et l'idée d'une série en germe, qui aurait pu aller plus loin. J'imagine que quand on la découvre en premier l'impression est différente. Pour les fans de Martin Freeman, la série vaut le coup, il est hyper chou dans le rôle de Tim. Le personnage est un peu plus ringard que sa version américaine, mais cela le rend d'autant plus touchant.

La série américaine se termine cette semaine. Ce fut un véritable phénomène de l'autre côté de l'Atlantique, très populaire. Les scénaristes rendent hommage aux spectateurs en faisant revenir les comédiens qui ont entre-temps quitté l'aventure et en concluant la série par un mariage très attendu! L'avant-dernier épisode était déjà très chouette avec le départ dansant de Darryl et la vidéo type fan sur youtube du couple JAM! Sans parler de la demande en mariage la plus bruyante qui soit...

Julia, j'avais beaucoup aimé ce bouquin (je ne sais pas si tu avais vu que je l'évoquais aussi dans la page précédente). Cette comédienne possède un don d’auto dérision assez impressionnant. Elle arrive à faire rire lorsqu'elle évoque ses origines indiennes, ses kilos en trop, ses problèmes avec les hommes, tout. J'ai appris pas mal de détails sur son travail d'auteur, ce sont des passages tout aussi intéressants.