Landline de Rainbow Rowell

J'ai lu Landline, le dernier roman de Rainbow Rowell publié en anglais cet été. Si j'avais adoré Eleanor & Park et Fan Girl je n'ai pas du tout été séduite par cette nouvelle fiction. Déjà son premier roman ne m'avait pas trop plu d'ailleurs.

Là nous suivons Georgie, une mère de famille américaine, qui est auteure sur une série à succès pour la télévision. Alors que noël approche elle est contrainte de rester seule à la maison tandis que son mari Neal et leurs deux petites filles se rendent à Omaha chez la mère de son époux pour le réveillon. Georgie doit travailler avec son associé et ami Seth sur un nouveau projet qui leur tient à cœur depuis des années. Georgie et Neal traversent une phase difficile et leurs problèmes de couple n'échappent à personne, au point que ses parents et sa sœur croient à un divorce imminent. Inquiète d'avoir quitté son époux sur un échange négatif, elle tente désespérément de le joindre et se demande s'il ne filtre pas ses appels. Tandis qu'elle séjourne chez sa mère pour ne pas se retrouver seule, Georgie téléphone à Neal par le biais de son vieux téléphone fixe d'adolescente, un appareil jaune à cadran complètement rétro. Par magie, elle parle bien à Neal mais à celui du passé, le Neal jeune homme de quinze ans auparavant, celui qui allait la demander en mariage le soir du réveillon de noël. Georgie se remémore alors ses débuts d'auteur avec Seth, sa rencontre avec Neal et leur histoire d'amour puis la construction de leur famille.

Franchement je n'ai pas du tout accroché à cette histoire. C'est un conte de noël assez simpliste, finalement assez mal mené (le projet de nouvelle série passe vite à la trappe, le meilleur ami et potentiel rival Seth manque d'épaisseur) et sans grand intérêt. L'univers des auteurs de télévision est relativement peu abordé et complètement abandonné en cours de route et la morale de cette fiction est digne d'un mauvais téléfilm d'M6. Le coup du téléphone magique est tellement maladroit! De plus j'ai trouvé le début de l'histoire complètement insipide, on met beaucoup de temps à comprendre où l'auteure veut nous emmener et elle enchaîne les gros clichés. Eleanor and Park, qui est pour moi le plus abouti, marquait les esprits par une scène d'ouverture captivante et l'ensemble se montrait bien plus audacieux. Je crois que Rainbow Rowell écrit bien mieux sur l'adolescence et les prémices amoureux et qu'elle est plus intéressante quand elle aborde les choses simplement, sans surnaturel à deux balles. Les scènes que j'ai préféré sont finalement celles où elle raconte la rencontre entre Georgie et Neal. Le comble du cliché est la scène de naissance de chiots (au secours!) et le final très cinématographique où l'héroïne va d'aéroports en aéroports dans des conditions farfelues pour un dénouement couru d'avance.

En conclusion : rien à voir avec ses bons romans, à fuir pour les aficionados sous peine de grande déception. J'attends toutefois son prochain roman avec impatience mais je garde à l'esprit que chaque nouvel essai n'est pas toujours réussi! Pour moi en tout cas... Hâte d'échanger à ce sujet.