Bells are ringing

J'ai eu la chance de voir cette semaine l'adaptation d'une comédie musicale de Brodway en français. Bells are ringing a été montée au théâtre de la Croix-Rousse de Lyon et parcourt depuis quelques temps les routes de France.


L'histoire? Nous sommes à New York dans les années 50, Ella Petterson est une jeune blondinette qui travaille dans l'agence de répondeur de sa cousine Sue. À l'époque le répondeur automatique n'existait pas mais des opératrices étaient chargées de prendre les messages et de rappeler les abonnés pour les leur communiquer. Ella débarque de sa campagne natale à New York et adore ce boulot qui lui permet de discuter avec la plupart des clients. Non seulement elle fait passer leurs messages mais surtout elle s'immisce dans leur vie, leur prodiguant des conseils et étant d'une grande écoute pour tous leurs rêves et petits malheurs. Elle s'amuse beaucoup, changeant même de voix d'un interlocuteur à l'autre!

Au fil du temps elle s'est attaché à tous ces abonnés : une cantatrice, un petit garçon pour qui elle joue le père-noël, un jeune comédien en galère, un dentiste mélomane et surtout Jeffrey Moss, un auteur de théâtre dont elle est tombée sous le charme! Le problème c'est que lorsqu'il l'appelle pour ses messages ou pour discuter elle a pris l'habitude de se faire passer pour "mom", une mamie de plus de soixante-ans... Alors qu'Ella découvre que Jeffrey a un rendez-vous très important avec sa productrice mais qu'il ne décroche pas le téléphone, elle décide de se rendre directement chez lui pour le prévenir. Et pourquoi ne pas aider directement tous ses abonnés préférés par la même occasion?

Ses plans de bon samaritain vont être mis à mal par l'enquête d'un inspecteur, qui soupçonne l'agence de téléphone d'abriter un réseau illégal (prostitution ou autre!), et par les manigances du nouveau fiancé de Sue qui utilise l'agence comme adresse pour une soit-disant compagnie de disques classiques qui cache en fait un trafic de bookmakers.

Ella va être entraînée dans une histoire de fausse identité, de romance, de mondanités jusqu'à un dénouement bien évidemment heureux puisque nous sommes dans une comédie! L'ensemble est très joyeux.

L'adaptation que j'aie vue avec Sophie Lenoir et Jacques Verzier dans les rôles principaux était très sympathique. Une bonne humeur entraînante, des morceaux qui restent en tête et des numéros assez épatants. La troupe de dix comédiens est accompagnée sur scène de six musiciens : percussionnistes, batteur et pianiste. J'ai trouvé que le début était un peu tiède mais dès la rencontre avec Jeffrey le rythme accélère et on s'amuse beaucoup. Je regrette tout de même que la comédienne principale fasse d'Ella un personnage si grotesque afin de le rendre drôle alors qu'on sent qu'elle voudrait juste paraître pétillante, moderne et drôle. Par ailleurs je n'étais pas très fan de sa voix. C'est à dire qu'elle chante très bien, mais j'ai trouvé son timbre très vite énervant. En revanche j'ai adoré le travail de Jacques Verzier, qui est apparemment assez connu dans la comédie musicale en France et il est fabuleux. Il danse très bien et a une merveilleuse voix et la nonchalance qu'il donne au personnage de l'écrivain blasé est très bien.

Les dialogues sont traduits en français et les chansons restent en anglais, avec un sur-titrage pour la traduction. Mes numéros préférés sont la scène de métro et celle du cabaret, j'ai une préférence pour les moments dansés avec l'ensemble des comédiens sur scène!


Vincente Minnelli a adapté le succès de Brodway en 1960 avec Dean Martin et Judy Holliday.

N'hésitez pas à découvrir la pièce si elle passe encore près de chez vous, ou découvrez le film adapté. Je ne l'ai pas encore vu, juste des extraits sur internet, où Judy Holliday me semble proposer une Ella bien plus facétieuse et attachante.