De pierre et d'os de Bérengère Cournut

De pierre et d'os de Bérengère Cournut a reçu le prix Fnac 2019. Je viens de le terminer et je l'ai beaucoup beaucoup aimé.

Citation :

Dans ce monde des confins, une nuit, une fracture de la banquise sépare une jeune femme inuit de sa famille. Uqsuralik se voit livrée à elle-même, plongée dans la pénombre et le froid polaire. Elle n'a d'autre solution pour survivre que d'avancer, trouver un refuge. Commence ainsi pour elle, dans des conditions extrêmes, le chemin d'une quête qui, au-delà des vastitudes de l'espace arctique, va lui révéler son monde intérieur.

Un très beau roman d'apprentissage. Je reviendrai vous en parler plus longuement plus tard!

J’attends qu’il soit disponible en biblio

Tu as raison Constance, il est magnifique!

Entre banquise et toundra, jours sans fin et nuits éternelles, chamanisme et crainte des esprits, les inuits ont beaucoup à nous apprendre. Ce peuple nomade se déplace au grès des saisons et des besoins. Différentes communautés se côtoient, se mélangent ou se fuient. Toute une organisation est en place, chacun a son rôle. L'homme chasse par besoin et non par loisir. Il est l'égal de l'animal. La preuve, une chasse peut durer plusieurs jours. Une vie âpre et dure que les traditions viennent réchauffer. Les liens de sang ne sont pas forcément la règle, au contraire des liens affectifs noués au fil des rencontres. Ils peuvent vous offrir une nouvelle famille. Les croyances et les esprits sont ancrés en chacun et accompagnent chacun dans son existence.

L'anthropologie se mêle au roman d'apprentissage. Nous suivons Uqsuralik sur le chemin de la vie. La romancière porte une tendresse infinie et communicative pour son héroïne. Un tournant dans son existence apporte une toute autre dimension au récit et l'auréole d'une aura marquante. Les phrases de Bérengère Cournut sont courtes et apportent un rythme particulier à l'image des vers des chants si chers aux inuits. Le temps d'un roman, le lecteur côtoie un mode vie, une culture, un environnement si différent du sien et si enrichissant. La nature et les éléments sont impitoyables. Les phoques, belugas, renards polaires et lièvres arctiques animent le paysage.

En refermant ce nouveau roman de Bérengère Cournut, j'ai ressenti beaucoup d'admiration et d'humilité envers les inuits. La romancière n'en parle pas mais il m'est impossible de ne pas le souligner. Le contexte actuel et futur n'est pas favorable à ce peuple du grand nord. Leur existence est en danger. J'ai repensé à ce récit au travers de ce prisme. Je ne peux qu'exprimer la sidération que cela provoque chez moi.