Ma Brillante Carrière de Miles Franklin

Ce topic est consacré au roman Ma Brillante Carrière, qui est l'un des classiques australiens les plus renommés.


Miles Franklin est une femme. Son nom complet est Stella Maria Sarah Miles Franklin. Née en 1979, elle est auteur et une féministe australienne.
C'est à l'âge de 20 ans qu'elle publie son premier roman, et aussi son plus célèbre : Ma Brillante Carrière. Ce roman est encore à ce jour considéré comme l'un des plus grands classiques de la littérature australienne et de la littérature féministe.
Inspiré de sa propre vie, Ma Brillante Carrière nous raconte l'aventure intérieure, sentimentale, familiale de Sybylla Melvyn.
Notre héroïne est une jeune fille au tempérament de feu et à l'imagination débordante, qui grandit dans l'Australie rurale des années 1890.
Sa famille est réduite à la pauvreté à cause de mauvais investissements et de l'alcoolisme du père. Sybylla se voit donc contrainte de travailler dur et de faire face à la monotomie d'une vie de labeur.
A son grand soulagement, sa mère, qui ne sait plus quoi faire de sa fille, décide de l'envoyer séjourner chez sa grand-mère. Sybylla découvre alors qu'une vie plus confortable y est possible. Là-bas, elle rencontre le jeune et riche Harry Beecham, qui s'éprend étrangement de ce brin de jeune fille au mauvais caractère et aux allures de garçon manqué, retrouve ses tante et oncle, se met à lire comme jamais et fréquente une société moins étriquée que celle qu'elle connaissait jusqu'ici.
Mais avec le temps, l'alcoolisme de son père a empiré et est prêt de causer la ruine de sa famille. Sybylla est donc envoyée séance tenante comme gouvernante/femme de ménage chez une famille d'illitrés dans un coin perdu du bush australien...


Bon, je crois que je vais m'arrêter là avant de trop vous en révéler.
J'ai lu ce roman avec beaucoup d'enthousiasme. La verve du style et de son héroïne rendent cette lecture palpitante et très agréable. Je crois que ce que je retiendrais le plus de ce livre, c'est sa fougue. L'auteur est généreux, aussi bien dans la description des paysages australiens que de l'intimité de son héroïne (qui tient sans doute beaucoup d'elle-même, il faut bien l'avouer).
Sybylla est une héroïne qui peut difficilement laisser indifférente, elle sait ce qu'elle veut et le fait souvent savoir. C'est aussi une personnalité touchante et attachante, une vraie passionnée. A travers elle, ce sont les premières manifestations du féminisme qui se dessinent.
Le roman, aux allures de récit initiatique, est empreint d'une fraîcheur qui m'a conquise très rapidement. A certains égards, il m'a parfois un peu rappelée la saga Anne of Green Gables de Lucy Maud Montgomery. J'y ai retrouvé le même élan d'amour et la même sérénité de l'héroïne face aux paysages, et une limpidité assez similaire dans leur description.
Mais l'oeuvre de Miles Franklin m'a semblée nettement plus engagée et adulte...

Une adaptation de ce roman a été réalisée en 1979. J'en ai entendu beaucoup de bien, même s'il semblerait que le scénario ne suive pas exactement l'intrigue du livre. On retrouve l'actrice Judy Davis dans le rôle de Sybylla et un Sam Neil tout jeune dans celui du taciturne Harold Beecham.
J'aimerais beaucoup la voir !


Et vous, connaissez-vous ce roman ou son adaptation

Je me réjouis d'en parler avec toi, alors
C'est un roman surprenant qui à coup sûr peut être le sujet de nombreuses discussions intéressantes ...

Bonjour, Emjy,

Ah, c'est sûrement mon prochain objectif, ce roman. ça fait longtemps que j'ai envie de le lire.Le titre marque déjà un point, ambition et optimisme. Merci pour la présentation, Emjy. ça donne encore plus l'eau à la bouche
en fait, je suis en train de hésiter par quelle langue je vais le lire, parce que j'apprends l'anglais, donc, si je lis en anglais, ça va faire une pierre deux coups comme on dit. Mais le problème , c'est que je suis pas sûre que je vais y arriver

L'adaptation en cinéma, non, je n'ai pas vu ça. Mais ça doit d'être pas mal.

bon, je vais déjà comment me procurer ce livre, c'est un peu étrange que la dernière fois,le libraire m'a dit que cet auteur n'est pas édicté, ni en anglais ni en français. J'étais déçue


à plus tard

enfin, je commence à lire ce roman, je suis à deuxième chapitre, l'écriture est très touchante, on rentre facilement dans l'univers de personnage. haha, vivement que j'y retourne

Summerday, je trouve que tu as très bien résumé le charme de ce livre. J'ai aussi beaucoup aimé l'héroïne, je l'ai trouvé très rafraîchissante avec son caractère bien trempé. Et les descriptions de l'Australie rurale sont en effet très réussies.

Est-ce que tu comptes voir l'adaptation?

Bonjour à tous,

Voilà, je viens de lire ce livre en moins de deux jours. Je l'ai commencé en anglais, mais bon, j'ai dû changé pour version en français.
c'est une écriture touchante avec l'empreinte énergique d'une jeune fille, on y visualise parfaitement l'univers décrit par Sybylla, on se désole face à la déchéance de son père par l'alcoolisme, on admire le courage des femmes au dur labeur,je suis frappée par l'immensité de paysages arides, mais aussi la séchresse fréquente. S'il n'y a pas cette période où Sybylla séjoure chez sa grande mère, celle qui lui donne la preuve que une vie meilleure que celle de bush est possible, le roman sera moins palpitant, eh bien oui, il faut bien des contrastes dans la vie. il n'y a pas que de bonheur, ni malheur. Je trouve que Sybylla est une fille de caractère bien trempé, desfois un peu trop brute à mon goût, elle insiste beaucoup sur le désavantage de son apparence physique, ce qui fait qu'elle manque cruellement de confiance en elle même. En outre, c'est bien qu'elle sait ce qu'elle veut, son indépendance, mais passée à côté d'un homme qui l'aime et qu'apparemment elle l'aime aussi, c'est un peu dommage, tout ça parce qu'elle a des principes et veut faire une carrière d'écrivain. Finalement, la vie, ce n'est que de choix perpétuel, entre amour et carrière? Ne peut on pas les avoir tous les deux? Ceci renvoie à un sujet d'aujourd'hui.
Somme toute, je me suis régalée en lisant ça, une très bonne lecture

Bien à vous, à bientôt

J'ai fini ce livre hier soir, et ma foi, Ma brillante carrière est un livre qui ne laisse pas indifférent, et son héroïne encore moins - c'est elle qui nous fait le récit de son histoire, depuis son enfance jusqu'à l'âge adulte.

Sybilla est une jeune fille très exaltée ; lorsqu'elle nous rapporte ses impressions, ses faits et ses gestes, elle fait rarement dans la demi-mesure, d'où le ton très particulier du récit, qui alterne entre les sentiments de l'héroïne et la description des paysages australiens et du fonctionnement des fermes.

Sybylla mêle des aspects sympathiques à d'autres, plus antipathiques. Ainsi, elle aime jouer avec les nerfs des autres personnages, mais c'est parce qu'elle est passionnée et qu'elle manque d'assurance à cause d'un physique qu'elle juge disgrâcieux. Elle a en permanence besoin de vérifier que l'affection des autres pour elle est bien réelle. Cela la conduit à être parfois très égoïste et très narcissique, mais c'est de sa part pleinement assumé.

Ses bizarreries de caractère et son comportement de garçon manqué n'empêcheront pas Harry Beecham, de tomber amoureux d'elle. Riche propriétaire terrien, garçon brave et solide, c'est un personnage doté d'une grande élégance morale qui subira quelques revers de fortune au cours du roman, tout comme l'héroïne, qui, même si elle s'en défend, est très sensible à son charme.

Sybylla m'a davantage touchée lorsqu'elle est confrontée à un certain nombre d'épreuves dans la seconde moitié du roman, qui prend alors des allures de récit d'apprentissage. Elle souffre de devoir jouer les institutrices dans une famille aussi sale et peu cultivée, mais le récit de son expérience n'est pas dénuée d'humour.

Elle souffre également de l'incompréhension de sa famile et de sa mère à son égard, ainsi que du comportement conventionnel que tout le monde voudrait lui voir adopter.

Cela la conduira à prendre une décision extrême à la fin du roman, que personnellement j'ai regrettée, mais que j'ai également trouvée très courageuse.

Ce roman très bien écrit m'a donné envie de découvrir d'autres livres de Miles Franklin ; j'aimerais également beaucoup découvrir l'adaptation cinématographique de Ma brillante carrière.

Contente que tu aies aimé, Popila

Je dois dire que la fin m'a laissée la même impression que toi. Elle a quelque chose de frustrant mais est aussi très belle, d'une certaine façon ...


J'aimerais beaucoup lire Le Pays d'en haut, sorti également aux éditions de L'Aube.

Emjy a écrit:

Je dois dire que la fin m'a laissée la même impression que toi. Elle a quelque chose de frustrant mais est aussi très belle, d'une certaine façon ...

Oui, je suis d'accord avec toi ; une autre fin m'aurait donné l'impression d'assister à un conte de fées un peu irréel...

Tout comme vous deux, j'aimerais aussi beaucoup découvrir Le Pays d'en haut.

Summerday a écrit:

Sybilla est vraiment l'une des rares héroïnes que j'ai réussie à trouver horripilante sans jamais non plus la détester. Souvent le second sentiment prend le pas mais là l'intérêt est que l'auteur a réussi à en faire un personnage très piquant, souvent à la frontière de l'insupportable, sans jamais tomber dedans. C'est ce dont je me souviens en tout cas.

Je suis d'accord avec toi au sujet de l'héroïne.

Summerday a écrit:

Elle m'a un peu fait penser à Ann of Green Gables par moments, pour le caractère en tout cas. Non?

Je ne saurais pas te dire, je n'ai jamais lu Ann of Green Gables, mais je crois qu'Emjy fait ele aussi une comparaison entre ces deux livres dans son post de présentation.

J'ai fait quelques recherches au sujet de l'auteur ; voici à quoi elle ressemblait :


Quant au film, il est plutôt bien côté ; c'est Gillian Armstrong, la réalisatrice australienne des Quatre filles du Dr March qui l'a réalisé. Quelques photos du film :


Plusieurs photos sur ce site, qui évoque aussi Ann of Green Gables :

Il paraît que Judy Davis est vraiment remarquable dans ce film.

Popila a écrit:

Je ne saurais pas te dire, je n'ai jamais lu Ann of Green Gables, mais je crois qu'Emjy fait ele aussi une comparaison entre ces deux livres dans son post de présentation.

Ah oui pardon, je n'avais pas vu tout son message. Je suis bien d'accord en tout cas

Merci pour les photos, Popila !

J'essaierai de me mettre en quête de l'adaptation cinématographique cet été

Emjy a écrit:

Merci pour les photos, Popila !

De rien.

J'espère qu'elles piqueront la curiosité d'autres lecteurs !

Si vous avez aimé Ma brillante carrière de Miles Franklin, nul doute que vous adorerez Le pays d'en haut du même auteur !

J'ai découvert ce livre en décembre, et je me suis très facilement laissée emporter par ce roman extraordinaire, publié en Australie dans les années 1920-1930, qui ne fut guère remarqué à sa sortie, et qui est maintenant considéré comme un classique de la littérature australienne.


La Préface des éditions de L'Aube nous révèle que le manuscrit publié n'est pas le même que celui publié à l'origine - Miles Franklin avait rédigé plusieurs versions de l'oeuvre - et que la fin n'ayant pas été jugée réussie par les éditeurs, ces derniers ont pris la liberté de la modifier (!)

Autant dire que c'est avec un mélange de curiosité et d'appréhension que le lecteur abord des pages au style clair et limpide, bien éloigné de celui mis sous la plume de l'héroïne de Ma brillante carrière.

Miles Franklin raconte avec une écriture simple, fraîche et naturelle l'histoire de sa famille, des pionniers venus s'installer en Australie à la fin du XIXème siècle pour coloniser une nouvelle Terre Promise.

Un souffle épique anime ce roman aux nombreux rebondissements (inondations, accouchements inopinés, vol de chevaux, quête de l'or...). Les colons de ce Nouveau Monde ne sont pas sans évoquer les habitants du Far-West tels qu'ils sont dépeints dans les westerns.

L'auteur croque ses personnages et leur destin avec tendresse et ironie - Miles Franklin a un regard d'une acuité déconcertante sur la société de cette époque, et sur les rapports hommes-femmes. L'évocation qui est faite de l'Australie est extraordinaire ; même si le lecteur ne s'est jamais rendu dans ce pays, Miles Franklin réussit à lui en donner une réprésentation très évocatrice, grâce au pouvoir des mots. L'accent est mis sur les richesses naturelles de ce pays, et sur l'ingéniosité des hommes et des femmes, habiles à transformer ces données brutes en éléments de civilisation plus raffinés.

Bref, un gros coup de !

Merci pour ton avis enthousiaste!

J'ai beaucoup apprécié ma lecture de Ma brillante carrière. L'héroïne Sybilla est un personnage exalté et du coup parfois un peu extrême. J'ai beaucoup aimé les descriptions des paysages australiens, tandis que celles de la maison de ses employeurs m'ont un peu dégoutée, toute cette saleté... Je comprenais bien le sentiment de l'héroïne.

J'ai trouvé le personnage de Beecham vraiment très touchant.
Je suis un peu déçue par la fin, même si je comprends la décision de l'héroïne...

Contente que tu aies aimé, Miss Virginia ; j'ai trouvé l'héroïne très exaltée, mais le roman intéressant, pour toutes les raisons que tu mentionnes.

J'ai préféré Le Pays d'en haut cependant, plus sobre et davantage centré sur l'Australie.

Je pense me laisser tenter par cet autre roman.

@ Miss Virginia : Tu lis à la vitesse de la lumière en ce moment ! En même temps, je te comprends, ce roman se dévore