Noblesse oblige, un bijou d'humour noir anglais

Connaissez-vous Noblesse oblige (Kind Hearts and Coronets en version originale) ? Ce film de Robert Hammer sorti en 1949 fait la part belle à l'humour noir anglais et surtout à l'acteur Alec Guiness, qui interprète ici pas moins de 8 rôles différents !

Louis Mazzini (Dennis Price) souhaite retrouver le titre qui lui est dû afin de venger sa mère, une ancienne aristocrate reniée par la noblesse anglaise pour avoir épousé un chanteur italien. Le problème, c'est qu'il n'est pas l'héritier direct de la prestigieuse famille D'Ascoyne : il n'est au contraire que la neuvième personne pouvant prétendre à la succession. Une seule solution : se débarasser des huit autres successeurs...

La réussite de ce film se trouve dans la virtusoité de son écriture. A travers la voix off, le héros use d'une langue anglaise plus qu'élégante et les dialogues sont délicieusement cinglants (en particulier les échanges entre Louis et Sibilla, son amante, où la suavité se mêle à l'ignominie).

Noblesse oblige, malgré son évidente noirceur, est un film enthousiasmant et euphorisant qui ravira les amateurs d'humour noir et grinçant à l'anglaise. Le film offre des portraits décalés, saisissants et jubilatoires de l'aristocratie et Alec Guiness se délecte à composer ces personnages d'imbéciles aristocrates promis au meurtre. Ce film dépasse les codes de la simple comédie de moeurs. Tous s’en donnent à cœur joie pour créer ce qui est sans doute l'une des plus savoureuses comédies noires du studio Ealing.

En bref, ce film so british est d'une élégance folle ! A ne manquer sous aucun prétexte

Il a l'air vraiment bien!!

Des meurtres vénaux inspiré par la vengeance dans une classe aristocrate décadente ?

C'est comme si c'était déjà acheté !

Joli post, Emjy, qui me donne bien envie de le revoir. Alec Guiness est absolument génial. Il passe d'un déguisement à l'autre avec une aisance stupéfiante et raye de son arbre généalogique les héritiers qui lui barrent la route avec une sorte de froideur tout à fait aristocratique.
J'aime !

Haydée a écrit:

Alec Guiness est absolument génial. Il passe d'un déguisement à l'autre avec une aisance stupéfiante

"Sir Alec Guiness," if you please... Ah oui, quel génie de la métamorphose, ces grands cinglés géniaux de l'Art dramatique british ! Alec Guiness est également remarquable dans deux autres films des célèbres studios Ealing, connus pour leurs comédies noires : "Lady killers" (dont les frères Coen ont fait un remake pas terrible avec Tom Hanks) et "L'Homme au complet blanc".
Dans le premier, des malfrats prennent pension chez une gentille et respectable vieille dame. Ils se font passer pour un orchestre de musique de chambre. En fait, la maison de la vieille dame jouxte la gare où ils ont planifié un casse. Il y a dans ce film un autre génie du déguisement et de la contrefaçon d'accent, Peter Sellers. Et son pote Herbert Lom, sinistre à souhait. Ambiance très Arsenic et vieilles dentelles.
Dans le second, Alec Guiness (sir Alec!... sorry) invente un tissu qui ne s'use jamais. Mais il est vite pourchassé par les industriels. Car des costumes qui ne s'usent jamais... c'est la ruine du textile! J'ai le souvenir d'une dernière séquence assez prenante (ça me donne envie de le revoir, tiens). Alec Guiness y passe du chimiste cocasse au fugitif poignant avec majesté.
Faut dire que le metteur en scène de ces 2 films, Alexander McKendrick, est un autre génie. Plus discret, mais génie quand même. A part son dernier film, il n'a pratiquement que des chefs-d'oeuvre à son actif. Je pèse mes mots.

Ah oui, tiens je ne me souvenais plus que c'était Sir Alec Guiness (pour te faire plaisir) dans l'homme au complet blanc . Il faut dire que cela fait relativement longtemps que j'ai vu ce film mais il me semble tout de même me souvenir de cette fin

Spoiler:

J'ai envie de voir ce Lady killers !

Haydée a écrit:

Il faut dire que cela fait relativement longtemps que j'ai vu ce film

Moi aussi, ça fait un siècle ! Ce que tu dis dans le spoiler me remet en mémoire que c'est en effet un des tournants du récit. En tout cas, j'avais été frappée par le jeu à la Buster Keaton de cette vieille branche d'Alec (pardon, ce good old sport de sir Alec). Bon, en même temps, c'est le principe du burlesque, hein, l'innocent sérieux qui déclenche des catas autour de lui. Reste que tout le monde veut sa peau, dans le film, patrons, employés, syndicalistes... Enfin, pas sa peau, son costume. Si blanc dans la nuit et qui fait une cible inratable. C'est très fort.
Ladykillers est encore meilleur, à mon avis, encore plus jouissif. Et en couleurs. Tiens, ça me donne envie de le revoir aussi, celui-là !

Ah oui j'avais vu Ladykillers avec Alec Guinness! Je l'avais adoré, rien à voir avec la pâle copie réalisée avec Tom Hanks dans le premier rôle.

j'ai vu Noblesse oblige hier soir, ou plutôt revu car je suis quasi certaine de l'avoir déjà regardé.
J'ai beaucoup aimé: c'est vraiment un petit bijou d'humour noir! Et puis, Sir Alec Guinness est génial!