Les Suprêmes d'Edward Kelsey Moore

Les Suprêmes est une nouveauté publié chez Actes Sud. Il est présenté comme un roman du Sud avec des héroïnes à forte personnalité, ce qui n'est pas sans rappeler La Couleur des sentiments de Kathryn Stockett ou encore le cultissime Beignets de Tomates Vertes de Fanny Flagg. En plus, les héroïnes se retrouvent souvent dans un restaurant.   

Citation :

Elles se sont rencontrées à la fin des années 1960 et ne se sont plus quittées depuis : tout le monde les appelle “les Suprêmes”, en référence au célèbre groupe de chanteuses des seventies. Complices dans le bonheur comme dans l’adversité, ces trois irrésistibles quinquas afro-américaines aussi puissantes que fragiles ont, depuis leur adolescence, fait de l’un des restaurants de leur petite ville de l’Indiana longtemps marquée par la ségrégation leur quartier général où, tous les dimanches, entre commérages et confidences, rire et larmes, elles se gavent de nourritures diététiquement incorrectes tout en élaborant leurs stratégies de survie.
Née dans un sycomore, l’intrépide Odette, qui mène son monde à la baguette, converse secrètement avec les fantômes et soigne son cancer à la marijuana sur les conseils avisés de sa défunte mère, tandis que la sage Clarice endure les frasques de son très volage époux pour gagner sa part de ciel. Toutes deux ont pris sous leur aile Barbara Jean, éternelle bombe sexuelle que l’existence n’a cessé de meurtrir. D’épreuves en épreuves, l’indissoluble trio a subsisté contre vents et marées dans une Amérique successivement modelée par les ravages de la ségrégation raciale, l’insouciance des années hippies, la difficile mise en route de “l’ascenseur social”, l’embourgeoisement, sous la houlette des promoteurs immobiliers, des quartiers naguère réservés aux Noirs et les nouveaux catéchismes de la modernité mondialisée.
Invitation à une lecture aussi décalée que féconde de la problématique raciale aux États-Unis, ce formidable et attachant roman de l’amitié et de la résilience emmené par d’époustouflants personnages et porté par l’écriture imagée et subversive d’Edward Kelsey Moore, s’affirme avant tout comme une exemplaire défense et illustration de l’humanisme conçu comme la plus réjouissante des insurrections.

Les critiques que j'ai pu parcourir sur Goodreads (notamment) sont plutôt bonnes. Je me laisserai peut-être tenter, j'aime bien de genre de romans "sudistes"  

Je note immédiatement ce roman dans ma PàL ! La comparaison avec La Couleur des sentiments et Beignets de tomates vertes pique irrésistiblement ma curiosité (ce sont deux romans que j'ai adoré) et le résumé semble très sympa.
Merci pour la présentation !

Il me tente beaucoup aussi, j'ai lu de bonnes critiques à son sujet   

Ça a l'air bien.

Sans surprise, j'ai beaucoup aimé ce roman. C'est tout à fait le genre de livres que j'avais envie de lire. Pour résumer, je dirais qu'il s'agit d'une sorte de Desperate Housewives mais avec tout de même une bonne dose d'originalité et de liberté de ton en plus.   On est à Plainview, dans l'Indiana. Les trois héroïnes, liées depuis leur adolescence, sont comme les Suprêmes, des femmes fortes, attachantes et charismatiques. Ce sont de vraies héroïnes du quotidien, en prise avec des problèmes dignes des meilleurs soaps (maladie, deuil, adultère, chagrin  d'amour ...) mais le ton est tellement vif, enlevé et piquant que le résultat n'est jamais ridicule ou mélodramatique. De plus, l'auteur a inséré une petite dose de fantastique qui apporte une certaine singularité au récit. En effet, Odette, la plus extravertie et caractérielle des Supremes, voit des fantômes dont celui d'Eleanor Roosevelt, don étrange hérité de sa mère ! Grâce au regard tendre et empreint de drôlerie que porte l'auteur sur Odette, Clarice, Barbara Jean et leur univers, on ne peut que ressentir un élan de tendresse pour ces héroïnes. Ce récit, bouillonnant de vie du début à la fin, est rythmé par les cancans, les légendes, le folklore, les fantômes, les sermons, la musique, les souvenirs et les repas pris chez Earl. C'est piquant, drôle et plein d'humanité. Pas un chef d'œuvre de la littérature mais tout de même un roman fort et d'une belle justesse.


Le roman a été traduit dans un grand nombre de pays. Voici les quelques couvertures que j'ai repérées et qui ont le mérite de bien mieux mettre en valeur le fameux diner d'Earl.

Merci pour cet avis enthousiaste!

Je suis en train de le lire et je me reconnais parfaitement dans l'avis d'Emjy. Pour ma part, j'apprécie que le côté fantastique ne soit pas trop présent.
On le compare parfois à "La couleur des sentiments", alors que je trouve que ces livres n'ont rien à voir ensemble.

MIMI23 a écrit:

Pour ma part, j'apprécie que le côté fantastique ne soit pas trop présent.

  Ca reste fin, subtil tout en étant quand même un peu déjanté.

Citation :

On le compare parfois à "La couleur des sentiments", alors que je trouve que ces livres n'ont rien à voir ensemble.

Oui, il n'y pas vraiment de comparaisons possibles ...

Je le lirai prochainement, vos avis sont très tentants !

J'avais remarqué ce roman il y a peu de temps dans une librairie. Il fera surement partie d'un prochain achat

J'ai adoré ce roman ! S'il fallait vraiment faire une comparaison, je le trouve plus dans l'esprit de Beignets de tomates vertes que de La Couleur des sentiments car on retrouve cette histoire d'amitié à travers les ans, de rencontre autour d'un endroit emblématique, d'évolution et de transformation de la ville au fil du temps et l'esprit "petite communauté".
Les héroïnes sont tout de suite très attachantes et on passe un super moment en leur compagnie. J'ai également apprécié le fait que le roman joue sur plusieurs registres : certains passages sont à mourir de rire, d'autres plus tristes et tragiques. L'incursion d'éléments fantastiques m'a un peu déstabilisée au début mais on s'y fait assez vite et je trouve que ce n'est jamais trop lourd ou ridicule, au contraire : cela apporte une note de fraîcheur et d'humour dans les moments tristes (à la fin, notamment).

Mon avis ne dépareillera pas des autres, car que j'ai aimé ce livre !   Pourtant, au commencement, j'ai été un peu déstabilisée par la narration (pourquoi Odette a droit à la première personne et pas les autres ? ), mais peu à peu, je me suis laissée emportée par cette formidable histoire d'amitié, avec ses hauts, ses bas, ses coups durs et ses éclats de rire. Les personnages de cette petite ville sont particulièrement bien croqués et ce que j'ai aimé, c'est que même ceux que je n'appréciais pas forcément ont réussi à se faire une place dans mon cœur (oui, Richmond, je pense à toi !). Pour les Suprêmes, j'ai eu un peu de mal avec Clarice au début, j'avais envie de la secouer, mais elle se révèle ensuite, et je n'ai eu qu'une envie tout le long du livre, c'est prendre Barbara Jean dans mes bras. Et puis Odette ! Ah Odette ! Mon coup de cœur absolu... Quelle incroyable bout de femme !

Spoiler:

Mais il y a aussi un autre personnage qui m'a énormément plu, c'est Big Earl  Qui n'adorerait pas avoir un Big Earl dans sa vie ?    
Pour ce qui est du côté fantastique, comme sandie, j'ai été un peu déroutée au début, mais ça permet des scènes à mourir de rire avec la mère d'Odette et Eleanor Roosevelt, par exemple. Et l'auteur n'en fait pas trop avec cet aspect, donc c'est très bien finalement  
Comme le dit Emjy, ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais c'est un vrai chouette livre, drôle, touchant, gentiment subversif à certains passages et qui met en scène une très belle amitié, donc ce serait dommage de passer à côté  

Et pour la comparaison, je rejoins l'avis de sandie, j'ai plus pensé à Beignets de tomates vertes (que j'ai envie de relire maintenant !) qu'à La Couleur des Sentiments

Je suis d'accord avec tout ce que tu as écrit, Scarlatiine.  D'un point de vue littéraire, le roman n'est pas extraordinaire mais il est écrit avec bon goût, les héroïnes sont attachantes et l'univers décrit est plutôt original et inspiré.
Je suis étonnée qu'une adaptation ne soit pas encore prévue !

C'est vrai que tout au long de ma lecture, je me disais que ça ferait un chouette film 

Emjy a écrit:

Je suis étonnée qu'une adaptation ne soit pas encore prévue !

Moi aussi ! Par contre, la 4e de couverture précise qu'Edward Kelsey Moore envisage d'écrire une suite et je ne sais pas vous mais je ne suis pas plus emballée que ça... Les Suprêmes est un très chouette roman mais je ne trouve pas l'idée d'une suite très pertinente, notamment pour trouver une intrigue accrocheuse sans faire redite du premier.

Le livre sort en poche le 6 mai chez Babel.

La suite est sortie aujourd'hui en librairie toujours chez Actes Sud : Les Suprêmes chantent le blues!

J'ignorais totalement qu'une suite avait été écrite ! Merci pour l'info Fanny

Vu le succès du roman, je suis étonnée qu'une adaptation ciné n'ait pas été tournée.

Voilà mon avis plus qu’enthousiaste

Je suis totalement rentrée dans ce livre qui m’a fait rire avec ce petit monde qui gravite autour des Suprêmes. On pourrait penser que c’est Friends Chez Earl en lieu et place du Central Perk.

Les personnages féminins sont très forts mais les personnages masculins ne sont pas en reste que cela soit Big Earl ou les époux. Et que dire des personnages secondaires comme Mimi ou la cousine de Clarice

J’ai également apprécié que l’auteur aborde les questions de la ségrégation avec finesse avec le personnage de Chick.

Un vrai régal de lecture et un roman que l’on pourrait classer dans la collection « feel-good ».
Je m’interroge également sur l’absence d’adaptation de ce roman en film ou en série. Il possède tout ce qu’il faut: des personnages féminins , un lieu, et des sujets forts. J’ai même trouvé le casting

On quittant Les Suprêmes avec tristesse, je m’interroge à lire sa suite (Les suprêmes chantent le blues). Avez-vous lu la suite?

Comme c'est tentant!! Il pourrait bien finir dans mon panier prochainement... J'adore l'ambiance de ce type de roman qui brasse finalement pas mal de thématiques fortes tout en restant agréable à lire.

Ce livre n'aura pas tarder à arriver sur mes étagères! Je l'ai lu et j'ai beaucoup aimé, pas de coup de cœur mais une belle lecture. J'ai suivi avec grand plaisir le destin de trois amies afro-américaines. Nous avons Odette qui discute avec des revenants, Clarice dont le mari est un véritable coureur de jupon et Barbara Jean dont la vie ne cesse de lui envoyer des coups du sort. La subtilité dont faire preuve Edward Kelsey Moore que ce soit dans la construction de son récit ou celle de ces personnages est vraiment appréciable. La condition de minorité régulièrement attaquée de tout ce petit monde dont le point de chute n'est autre que le restaurant Chez Earl n'est pas édulcoré, une réalité de leur vie de tous les jours. Une grande humanité se dégage de ce roman. Quelques passages sont peut-être un peu cousus de fil blanc mais Les suprêmes restent une histoire intéressante à lire. Un humour efficace est présent, je me suis surprise à pouffer de rire à plusieurs reprises.