Wong Kar Waï

Comme j'ai remarqué dans les topics de présentation que nous étions nombreux à aimer ce cinéaste, j'ouvre de topic pour vous parler d'un cinéaste cher à mon coeur : Wong Kar-Waï.

Wong Kar-Waï est né en 1958 à Shangaï. En 1963, à la veille de la Révolution cuturelle, ses parents émigrent à Hong-Kong. Ses souvenirs d'enfance lui fourniront le cadre d'un de ses films les plus importants, In the Mood for Love :

Hong-Kong, 1962. Su Li-zhen, belle et discrète jeune femme, travaille comme secrétaire auprès d'un homme d'affaire, Monsieur Ho. Elle a pour mari un homme constamment obligé de voyager pour rencontrer ses associés, notamment au Japon. Elle le charge souvent de commissions, par exemple de rapporter deux sacs à mains identiques que Monsieur Ho veut offrir à sa femme et à sa maîtresse. En son absence, elle s'occupe de leur emménagement dans un petit appartement loué à Mme Suen, une Chinoise joviale, mais envahissante.

Le même jour, le journaliste Chow Mo-wan emménage dans l'appartement voisin. Lui aussi est marié et voit très peu son épouse, fréquemment prise par des occupations de dernière minute. Leur solitude commune et d'évidentes affinités rapprochent Su Li-zhen et Chow Mo-wan, mais c'est à peine s'ils osent se parler quand ils se croisent dans l'escalier, à la fois par crainte des ragots et par un sens inné de l'honneur et de la fidélité conjugale.

Un jour, un collègue de Chow Mo-wan, Ah Ping, lui signale qu'il a aperçu sa femme en compagnie d'un inconnu. Peu après, Li-zhen et Chow Mo-wan remarquent que les absences de leurs conjoints coïncident presque toujours. Détail encore plus troublant : l'épouse de Chow Mo-wan possède le même sac à main que celui offert à Li-zhen par son mari, et Chow Mo-wan a reçu en cadeau de sa femme une cravate semblable à celle qu'arbore le mari de Li-zhen. Li-zhen et Chow Mo-wan réalisent alors leur infortune et cherchent à comprendre. Au cours de promenades et de dîners au restaurant, chacun joue le rôle du conjoint de l'autre, afin de cerner ce qui les a poussés à l'adultère. Chemin faisant, ils échangent des confidences et apprennent à se connaître...

Ce film, au moment de sa sortie, a été pour moi un véritable choc visuel, sonore et esthétique. J'aime à le comparer avec La Princesse de Clèves. Tout est merveilleux dans ce film, et l'émotion, intense.

Réalisé en même temps qu'In the Mood for Love mais terminé seulement en 2004, présenté à Cannes dans des conditions rocambolesques, 2046 est la seconde partie du diptyque entamé avec In the mood for Love.

J'ai été moins séduite par ce film très dense, mais néanmoins, il s'agit incontestablement d'une grande oeuvre. La séquence de science-fiction est très réussie, Tony Leung parfait en personnage veule et désabusé. Faye Wong est très touchante et Gong Li extrêmement émouvante.

Au moment de sa sortie, la critique a été quasi unanime à dénoncer le maniérisme de ce film que je n'ai jamais pris le temps de voir.

Et vous connaissez-vous ce cinéaste ? Quelles oeuvres de lui avez-vous vues ? Quels sont les films qu'il a réalisés que vous préférez et pour quelles raisons ?

Je n'ai vu que My Blueberry Nights de ce réalisateur et je lui reprocherais moi aussi son maniérisme. Ce que je retiendrais surtout de ce film, ce sont les formidables scènes avec Rachel Weisz et Natalie Portman, deux actrices que je trouve très douées

Mais ce que tu dis de In the mood for love donne envie !

J'ai vu My blueberry Nights il y a peu, et je suis assez d'accord sur le terme de "maniérisme". Et très franchement, je me suis un peu ennuyée malgré les très bons acteurs et la musique, toujours parfaite chez Wong Kar Waï. Cela dit, visuellement le film est très beau, la photographie est particulièrement soignée avec tous les jeux de lumière, etc...

J'ai aussi vu 2046 lors de sa sortie ciné, sans avoir vu In the Mood for Love, et j'ai trouvé que c'est un film très étrange mais également très envoûtant... Tous les acteurs et actrices y sont parfaits, de Tony Leung à Faye Wong (grande chanteuse chinoise au passage, connue en Occident pour avoir interprété la chanson thème du jeu Final Fantasy VIII- chanson que je trouve très belle, elle a une voix superbe) en passant par le yummy Takuya Kimura... Ce qui ressort le plus de ce film, c'est la sensualité omniprésente, thème qui semble cher à Wong Kar Waï et qui est parfaitement retranscrite.

Quant à In the mood for love, je suis une grande fan de la BO, mais je n'ai jamais vu le film (je sais, c'est le monde à l'envers ! ) alors que celui-ci est sur ma PAV depuis un bon moment, faudrait vraiment que je m'y mette, surtout que tu m'as donné très envie de le voir Popila ! Pour revenir à la musique, voici un des plus beaux morceaux :


C'est tellement beau, ça ne peut pas faire de mal de le réentendre une énième fois !

J'ai trouvé In the mood for love très beau à regarder mais j'ai aussi trouvé le film un peu lent et je n'ai pas trop accroché; j'ai beaucoup plus été intéressé par sa "suite" 2046 même si la majorité des gens et des critiques le trouve en dessous de In the mood for love;

J'ai bien aimé aussi My blueberry night, et plus certains personnages que d'autre, c'était un joli film je trouve.

@ Emjy : honte sur moi, j'ai beaucoup entendu parler de Nathalie Portman, mais je ne l'ai jamais vue jouer dans un seul film.

Quant à Rachel Weisz, je ne l'ai "découverte" que récemment, et je la trouve effectivement très belle ; elle joue actuellement dans un peplum sur Hypathie, une femme bibliothécaire à Alexandrie au moment où l'Empire romain hésite encore entre le paganisme.

Malgré des critiques qui dénoncent le manichéisme du film, je crève d'envie d'aller le voir, mais n'en aurai probablement le temps - en plus, je pense que je n'arriverais à débaucher personne dans mon entourage pour aller le voir - mais ce qui est sûr, c'est que je me procurerais le dvd.

Ce film m'a donné l'idée de monter une exposition avec mes élèves latinistes sur les femmes remarquables de l'Antiquité, autant dire qu'on va se régaler (je suis remarquablement hors-sujet, et je m'en rends parfaitement compte, mais ça ne m'empêche pas de continuer ! )

Bref, pour moi, In the mood for Love vaut vraiment la peine d'être vu !

@ Buttercup : Je ne me lasse pas de la BO d'In the mood for Love !

Celle de 2046 est également très réussie, et pourtant je ne me la suis jamais procurée.

Je pense que c'est un film qu'il faudrait que je le revoie pour mieux l'apprécier : 2046 a beau être une sorte de suite d'In the mood for Love, l'esprit en est très différent, et je sais qu'en le regardant, je je suis restée dans mon fauteuil, complètement glacée. J'avoue que de découvrir le personnage de Tony Leung devenu aussi veule m'a choquée, et puis l'histoire torride entre l'écrivain et la prostituée jouée par une jeune actrice très célèbre dont le nom m'échappe momentanément m'a malheureusement laissée de marbre. Mais je trouve Faye Wong très belle, avec ses grands yeux noirs ; elle et Gong Li, dans des rôles "secondaires", m'ont beaucoup touchée.

@ Trillian : Je trouve cela très intéressant que nous n'ayons pas la même appréciation des deux films !

Le cinéma asiatique a la réputation d'être lent ; les cinéastes de ce pays n'ont pas la même conception du temps que la nôtre.

Personnellement, sur le plan esthétique, je trouve que ces deux films sont aussi bons l'un que l'autre, et même que 2046, d'une certaine façon, est supérieur à In the mood for Love, car Wong Kar Waï ose encore plus de choses sur le plan visuel, en particulier avec les différentes séquences où l'action se passe dans le roman de science fiction qu'écrit le personnage principal, qui y transpose sa vie amoureuse. Ces séquences sont hallucinantes, et sont celles qui me plaisent le plus dans le film. Mais j'ai moins accroché que pour In the mood for Love, qui a été un véritable coup de coeur pour moi, et où la sensualité n'est pas traitée de la même façon que dans les autres films du réalisateur, ce qui a sans doute faussé la perception que j'en ai.

Dans In the mood for Love, tout est en retenue, les contacts se réduisent à une sorte de valse sensuelle, alors que dans 2046, même si WKW joue sur la suggestion, le désir s'exprime de manière beaucoup plus crue et animale. J'ai eu l'occasion de voir un court métrage de lui qui s'intitule La Main, et où l'expression du désir reflète celle de 2046, en plus exacerbé.

Pour revenir à 2046, je crois que WKW est très perfectionniste, et qu'il a passé un temps fou sur ce film. Il était prévu qu'il soit projeté à Cannes, et la bobine est arrivée à la dernière minute : à la fin de la projection, le public s'est mis à applaudir, mais Quentin Tarentino, le président du jury, s'est levé de son siège et est sorti sans dire un mot (pour moi, c'est de la jalousie, mais bon...) : bref, le film n'a pas été primé, et WKW, qui n'était pas satisfait de l'agencement des parties du film, a encore modifié sa structure, si mes souvenirs sont bons. C'est d'ailleurs un film dont je me suis toujours demandée si la répartition des différentes séquences étaient bonnes (par exemple, qu'est-ce que je regrette que Gong Li n'apparaisse pratiquement qu'à la fin !)

En tout cas, ces deux films sont très marquants et très envoûtants ; ils reflètent la personnalité tourmentée du réalisateur, qui parle beaucoup des femmes dans ses films, finalement. Personnellement, je trouve que 2046 a des accents baudelairiens de ce point de vue là (je ne sais pas si je suis très claire, mais c'est ce que j'ai ressenti) ; quant à La Main, j'ai trouvé le climat de ce court métrage, très réussi par ailleurs, complètement étouffant. J'étais contente de regagner l'air libre à la fin du film.

@popila: j'ai vu le film sur Hypathie, Agora; juste pour dire qu'Hypathie n'est pas bibliothécaire, mais elle enseigne la philosophie et surtout la métaphysique et travaille sur l'astronomie et les mathématiques. Si tu as l'occasion de le voir vas-y!

Pour ce qui est du cinéma asiatique, c'est vrai qu'il a la réputation d'être lent, mais c'est loin d'être toujours le cas; c'est dommage parce que dans mon entourage, lorsque je raconte l'histoire d'un film ça donne envie mais quand je leur dit que c'est coréen, chinois, japonais, y'a plus personne!! c'est une image dure à détruire...

Pas grande fan des films asiatiques mais mes parents ont eu leur période cinéma asiatique et je trouve qu'on distingue deux grandes tendances : le cinéma très lent, comme vous l'avez dit, toute en sensualité et beauté des images, et celui, plus grand public, des films épiques, avec de l'humour et des scènes d'actions délirantes pour les plus vieux et une vision plus esthétisante pour la nouvelle génération, je crois, qui là se rapproche sans doute du cinéma lent.

Mais fan de Wong Kar-Waï, ça oui .
J'avais beaucoup aimé In the Mood for Love, qu'il faudrait que je revoie (ça me permettra de réfléchir à la comparaison avec La Princesse de Clèves établie par Popila ), mais mon coup de cœur a été pour 2046. L'univers que Wong Kar-Waï réussit à créer dedans tant visuellement que symboliquement est magnifique, le lyrisme se sent dans toutes les images, et dans certaines paroles - du narrateur souvent, dans l'implicite beaucoup aussi... Affection particulière pour la personnage de la prostituée, brisée par le cynisme de l'écrivain. Bref, j'adore ce film .
Et contrairement à beaucoup, j'ai adoré My Blueberry Nights que je n'ai trouvé absolument pas long et dont le "maniérisme", si c'est bien ça, me plaît beaucoup, j'aime ce qui est beau, même quand ça l'est trop... Que voulez-vous, je viens quand même de la ville de l'Art Nouveau ^^. Le rôle de Rachel Weisz est superbe mais les autres se défendent bien aussi .

J'ai également vu Les Cendres du Temps, l'histoire d'une homme qui vit en solitaire dans le désert et de ses rencontres avec différents voyageurs. Il est plus étrange peut-être, un peu moins esthétisant. C'est tout de même un très beau film aussi .

@ Trillian :

Merci pour la précision sur Agora.

Effectivement, il y a des gens qui fuient le cinéma asiatique, pour les raisons que tu mentionnes. Même chez les critiques, d'ailleurs : pour ceux qui écoutent Le Masque et la Plume sur France Inter le dimanche soir, l'un des critiques cinéma est allergique à ce cinéma là, qu'il trouve très ennuyeux.

@ Lise Bennet :

Lise Bennet a écrit:

Pas grande fan des films asiatiques mais mes parents ont eu leur période cinéma asiatique et je trouve qu'on distingue deux grandes tendances : le cinéma très lent, comme vous l'avez dit, toute en sensualité et beauté des images, et celui, plus grand public, des films épiques, avec de l'humour et des scènes d'actions délirantes pour les plus vieux et une vision plus esthétisante pour la nouvelle génération, je crois, qui là se rapproche sans doute du cinéma lent.

Je ne suis pas une spécialiste, mais je vois les choses d'une manière à peu près semblable.

Lise Bennet a écrit:

Mon coup de cœur a été pour 2046. L'univers que Wong Kar-Waï réussit à créer dedans tant visuellement que symboliquement est magnifique, le lyrisme se sent dans toutes les images, et dans certaines paroles - du narrateur souvent, dans l'implicite beaucoup aussi... Affection particulière pour la personnage de la prostituée, brisée par le cynisme de l'écrivain. Bref, j'adore ce film .

Je crois vraiment qu'il faut que je le renvoie... je crois que mon avis sur ce film, si je le revoyais aujourd'hui, différerait profondément de celui que j'ai conservé jusqu'ici.

Lise Bennet a écrit:

Que voulez-vous, je viens quand même de la ville de l'Art Nouveau ^^.

Lise Bennet a écrit:

J'ai également vu Les Cendres du Temps, l'histoire d'une homme qui vit en solitaire dans le désert et de ses rencontres avec différents voyageurs. Il est plus étrange peut-être, un peu moins esthétisant. C'est tout de même un très beau film aussi .

Je ne connaissais pas l'existence de ce film, qui m'a l'air très intéressant.

Pour ce qui est du cinéma asiatiques, je ne pourrais pas le résumé qu'à deux tendances, c'est beaucoup plus diversifié que cela! il y a bien sur un cinéma contemplatif qui peut être lent; cette lenteur selon les films, peut être complètement hypnotisante quand c'est réussi et soporifique dans d'autre cas; il y a aussi un cinéma plus loufoque, un peu barré qui est plus récent et qui peut être excellent comme le contraire; mais il n'y a pas que ça dans le cinéma asiatique;
Ces dernières années j'ai vu beaucoup de films asiatiques, et rares sont ceux qui ne m'ont pas surpris, entre les films historiques, les grandes fresques épiques, les films de maffieux et de triades, les films policiers plus classiques, les thrillers, les films d'horreurs, les chroniques familiales, les histoires vrais, les romances dramatiques, les comédies dramatiques, les films politiques, les films sociaux...et ce n'est pas possible de classer tout ces films dans seulement 2 ou 3 catégories différentes.

Si je devais en conseiller quelques uns pour se faire une idée parmi les plus récents, je citerais Still Walking ou A la verticale de l'été, pour les chroniques familiales, Le locataire pour les comédies romantiques, P.T.U., Filatures, Triangle, Infernal affairs (dont le remake est Departures de Martin Scorsese mais en moins bien), Printemps été automne hiver et printemps pour le conte philosophique, ou encore Le vieux jardin pour le film politique.

Et pour en savoir plus sur les moeurs de la société coréenne, je conseille fortement les trois films de Jong Boon Ho, un réalisateur coréen à qui on doit Barking dog, une comédie sociale, The host, qui sous des airs de comédie d'horreur nous parle des travers de son pays, ou encore Memories of murder qui raconte avec humour, l'histoire du premier tueur en série du pays (son meilleur); en plus le dernier film du réalisateur, Mother, sort mercredi prochain!

Trillian a écrit:

Pour ce qui est du cinéma asiatiques, je ne pourrais pas le résumé qu'à deux tendances, c'est beaucoup plus diversifié que cela!

Je te crois tout à fait, tu m'as l'air d'en savoir beaucoup sur le cinéma asiatique . Je parlais des deux grandes tendances que j'avais cru distinguer en voyant quelques films mais évidemment, ça tient plus du ressenti que de l'étude objective, surtout sur un échantillon qui ne doit pas dépasser la vingtaine de films, et encore déjà parmi ceux-là je peux dire que Deux Soeurs, un thriller coréen, ne rentrait pas dans ces étiquettes .

Trillian a écrit:

Pour ce qui est du cinéma asiatiques, je ne pourrais pas le résumé qu'à deux tendances, c'est beaucoup plus diversifié que cela !

Tout à fait, Trillian : ce sont deux catégories qu'on peut établir quand on a vu quelques films asiatiques, mais visiblement, tu en as beaucoup plus au compteur que Lise et moi !

J'espère que tu auras l'occasion de nous reparler des films que tu cites un peu plus en détail.

@popila: J'essaierais de parler des films les plus marquants, qui pourraient intéresser le plus grand nombre, dans la semaine et je parlerais de genre différents, pour que tout le monde trouve son compte!

Parfait, Trillian.

J'ai hâte d'en savoir plus !

J'ai découvert un petit livre très bien documenté sur Tim Burton. Il existe dans la même collection un ouvrage sur Wong Kar Wai.



Positif a réuni des critiques, et des interviews avec le réalisateur, parus dans le magazine. J'ai feuilleté le livre, et il m'a l'air très bien. En tout cas je vous conseille celui sur Tim Burton. Si celui-ci est aussi bien, je pense que ça vaut la peine de le lire.

Merci pour l'info, Damien ! Je crois que j'ai vu ce hors série de Positif au moment de sa sortie, mais qu'au final je ne l'avais pas acheté. Je vais tâcher de rattraper cette erreur.

:hein: Ca donne envie ! J'espère qu'il existera encore dans quelques mois ^^.

@ Lise. C'est un livre, ce n'est pas un magazine hors-série. Tu pourras le trouver sans problème, quand tu pourras te l'acheter .

Merci pour la précision Damien, ça me rassure . J'avais bien l'impression que c'était un livre ; ouf!

J'ai vu My Blueberry Night dans la semaine. C'est mon premier film du réalisateur. Je sais que pas mal de personne ont été déçu, surtout après avoir vu In The Mood For Love, mais pour ma part j'ai adoré. J'ai trouvé ce film très touchant, très beau (visuellement), et envoutant.

La réalisation est impeccable, et chaque plan est extrêmement beau. Je n'ai pas trouvé que c'était maniériste. Je comprends qu'on puisse le dire pour Joe Wright, mais pour Wong Kar Waï un peu moins. En même temps pour moi ce n'est pas une critique. Je trouve que c'est une esthétique intéressante. Les images du film sont donc très poétique pour moi, et elles me touchent tout en flattant pour œil.

Les acteurs sont parfaits. En même temps c'est Jude Law, Rachel Weisz et Nathalie Portman. Norah n'est pas en reste, je trouve. Pour un début, c'est plutôt bluffant. Il est vrai que son personnage a un caractère plutôt calme et effacé comparé aux deux autres actrices.

J'ai adoré les scènes entre Jeremy et Lizzie. Elles étaient drôles, et émouvantes.

Le scénario manque sans doute d'un peu de souffle. C'est certainement ça qui fait que le film n'est pas totalement une réussite.

Le titre est également poétique !

Je ne sais pas si le film est décevant par rapport aux autres ! Je vais mener mon enquête. En tout cas je te le conseille Popila !

Merci pour ton avis, Damien !

Si tu me le conseilles de manière aussi insistante, je ne peux faire autrement que de le voir !

On m'a offert un coffret avec In The Mood For Love, et 2046. Je vous donnerai mon avis quand je les aurais vu !

Je suis impatiente de savoir ce que tu en auras pensé, Damien !

Idem que Popila, j'ai hâte de savoir ce que tu en auras pensé Damien (mais je serais très étonnée que tu détestes ^^).

@ Popila : Comme Damien, je te conseille vivement My Blueberry Nights . Le scénario manque peut-être de souffle mais les personnages sont tellement bien peints et les images tellement belles (ça me donne des envies de fanarts tout d'un coup ^^) qu'on ne le sent pas trop. Pour moi, il y avait des moments heartbreaking (tellement beaux et tristes à la fois) même.

J'ai vu In The Mood For Love ! J'ai passé un moment très agréable. Je confirme ce que j'ai dit à propos de My Blueberry Nights la réalisation de Wong Kar Waï est absolument magnifique. Je ne trouve pas qu'elle soit trop appuyée, ou trop superficielle. Pour moi elle permet de créer une atmosphère.

J'ai donc particulièrement apprécié ce drame intime qui se joue entre les époux trompés. L'idée est tout à fait originale, et la manière de la traitée l'est tout autant. La musique est sublime, et les ralentis où Mme Chan se rend chercher des nouilles sont absolument envoutants (je reconnais que dit comme ça, on n'en a pas l'impression ). J'ai bien aimé le fait qu'on ne voit jamais les visages des conjoints. C'est comme s'ils n'existaient pas. Pourtant leur présence, et leur absence sont particulièrement pesantes.

J'ai beaucoup aimé les dialogues, surtout ceux où M. Chow et Mme Chan jouent le rôle de leurs époux. C'était assez troublant.

Par certains aspects le film m'a rappelé La Princesse de Clèves ! Non, je ne fais pas cette comparaison pour plaire à Popila . Une passion évidente qui n'est pas consommée, une esthétique fine, une atmosphère cruelle (l'amour fait souffrir, on ne le dira jamais assez), le poids de la société (les rumeurs, les voisins). Finalement cette passion évidente à l'écran a une fin tout aussi étonnante que dans le roman de Mme de LaFayette. Pourquoi n'ont-ils pas commencé une liaison ? Tout les y amenait, et la culpabilité de leurs conjoints les excusait presque. Finalement c'est ce choix (qui peut paraitre incompréhensible) qui fait la grandeur de ce couple.

J'ai maintenant hâte de voir 2046. J'ai vu au moins le premier quart-d'heure et j'ai accroché très facilement.

Damien, je suis ravie que tu aies apprécié autant ce film !

La réalisation de Wong Kar Waï dans ce film est effectivement superbe, et contribue à sublimer le sujet du film.

Damien a écrit:

La musique est sublime, et les ralentis où Mme Chan se rend chercher des nouilles sont absolument envoutants (je reconnais que dit comme ça, on n'en a pas l'impression ).

Il n'y a que Wong Kar Waï pour rendre une action aussi banale absolument magique et riche de sens.

Citation :

J'ai bien aimé le fait qu'on ne voit jamais les visages des conjoints. C'est comme s'ils n'existaient pas. Pourtant leur présence, et leur absence sont particulièrement pesantes.

C'est très juste, on ne les voit jamais, et pourtant, ils pèsent de tout leur poids sur le destin de deux protagonistes.

Citation :

Par certains aspects le film m'a rappelé La Princesse de Clèves ! Non, je ne fais pas cette comparaison pour plaire à Popila . Une passion évidente qui n'est pas consommée, une esthétique fine, une atmosphère cruelle (l'amour fait souffrir, on ne le dira jamais assez), le poids de la société (les rumeurs, les voisins). Finalement cette passion évidente à l'écran a une fin tout aussi étonnante que dans le roman de Mme de LaFayette. Pourquoi n'ont-ils pas commencé une liaison ? Tout les y amenait, et la culpabilité de leurs conjoints les excusait presque. Finalement c'est ce choix (qui peut paraitre incompréhensible) qui fait la grandeur de ce couple.

C'est tout à fait ça ; pour moi, Wong Kar Waï a réalisé un chef d'oeuvre équivalent à La Princesse de Clèves : il transpose au cinéma ce qui caractérise le style classique français du XVIIème sièecle.Tout est dans le non dit et dans l'ellipse. Ce film tient aussi de la tragédie racinienne.

Damien a écrit:

J'ai maintenant hâte de voir 2046. J'ai vu au moins le premier quart-d'heure et j'ai accroché très facilement.

2046 se situe à la fois dans la continuité d'In the mood for Love, et en même temps s'en écarte. Plus ambitieux encore esthétqiement, le film est beaucoup plus charnel qu'In the mood for Love, plus romantique aussi. C'est un film sur le temps, les femmes, et l'écriture, pour aller très très vite. Personnellement, l'esthétique du film m'a fait penser à Baudelaire et à Klimt. Wong Kar Waï sait merveilleusement filmer les femmes, et en même temps, l'esthétique de ses films et les personnages de 2046 ont quelque chose d'un peu décadent.