Les rites secrets des indiens Sioux -
Héhaka Sapa (Payot)
Un témoignage rare. Laissé par un ancien, qui nous relate l'origine des rites les plus connus.
Et pour le coup, il faut souligner une originalité. Loin de considérer la femme comme la traîtresse, la félone qui déverse des maux sans fin sur l'humanité (comme Lilith, Eve ou Pandore...), les Sioux ont reçu leur premier message divin par l’intermédiaire d’une femme céléste.
Elle leur a enseigné l'usage du calumet, objet aussi sacré que notre calice chrétien, qui par sa fumée, a la faculté de relier directement le peuple Sioux au Grand-Esprit.
N'évoquons pas un dieu, ni un panthéisme, mais plutôt une source impersonnelle, lumineuse et unitaire, englobant tous les êtres vivants.
Pour les Indiens, notre monde matériel n'est qu'un reflet, un écho d'un ordre supérieur, invisible et parfait.
Il existe des pratiques communes aux diverses tribus indiennes, comme la terrible danse du soleil, sorte de don individuel, de sacrifice physique, mais pour le bien de tous. En acceptant de faire offrande de sa chair au Grand Esprit, on se débarrasse d'un morceau de matière organique, symbole de l'ignorance. Non sans avoir été purifié avant dans une cabane à sudation.
La "femme céleste" a enseigné aux Sioux qu'ils auraient 7 rites. Ceux-ci ont été découverts au fil du temps, surtout par des "visions".
Les visions sont fondamentales dans cette culture. On s'y prépare en implorant, en se purifiant et en faisant appel à un guide.
Puis, on attend le message d'en haut. Qu'on interprète pour le futur.
Plusieurs rites ont été révélés par ce biais : la garde de l'âme, par exemple, qui permet de s'assurer de la proximité, pendant un an, de l'âme d'un défunt. Errant au milieu des vivants, et évidemment honorée, l'âme intercède alors auprès de Grand Esprit. Elle est ensuite "libérée" afin de poursuivre sa voie...
Les nombreuses prières adressées à Grand Esprit sont empreintes des mêmes attentes que n'importe quelle religion : on espère la pitié (cet
ayez pitié de nous a décidément un retentissement universel), la connaissance, les vertus, et la prospérité (notamment le gibier).
Il est difficile de se faire une idée du Sioux en tant qu'individu.
Car il est partie prenante d'un peuple, et la notion collective prime sur l'aspect personnel. Ce qui explique que les Sioux avaient coutume de ne pas s'appeler par leur prénom, mais par le lien de parenté le plus adéquat.
Un vieux disait "mon fils" à un jeune, un jeune "grand-mère" à une ancienne, sans avoir de lien "biologique".
De quoi en prendre de la graine, car l'
ego est bien la source de tous les soucis humains et de nombreux conflits actuels (voir notre super civilisation occidentale ou "briller" équivaut à écraser l'autre...).
De ce point de vue là, il me semble que les Indiens ont atteint un degré de spiritualité rarement égalé...